Que doit-on entendre par « gouvernance» ? La gouvernance est un concept multidimensionnel. Celle des hydrocarbures et des énergies se trouve à l’intersection de la gouvernance publique, d’entreprise et des industries extractives (mines, pétrole et gaz). Depuis 2011, le débat s’est focalisé sur la gouvernance en tant que concept, remis à l’ordre du jour par les revendications de transparence.
Confondue avec la lutte contre la corruption, la gouvernance est devenue une sorte de leitmotiv, un « fourre-tout» qui dit tout et son contraire. Un usage souvent abusif, qui occulte les principales tensions et jette un flou sur des problématiques de fond, et des dilemmes stratégiques qui concernent plusieurs axes névralgiques de l’économie. La gouvernance du secteur des hydrocarbures et de l’énergie a été particulièrement mise à l’index par différentes parties, il n’en demeure pas moins qu’un besoin de clarté et de clarification s’impose. Ce secteur requiert aujourd’hui des choix stratégiques, de moyen et long termes, auxquels, décideurs, experts, chercheurs et investisseurs doivent légitimement être associés. Le problème de mauvaise gouvernance a servi à nuire à l’image du pays et à retarder plusieurs projets, notamment les projets des énergies renouvelables, en suspens, qui attendent depuis trois ans la signature des contrats avec les investisseurs.
Par ailleurs, « au cours de la dernière décennie, de graves accusations ont été lancées contre les activités du secteur : ‘‘campagne ‘’Winou el pétrole’’, fermeture de la station d’El Kamour, détérioration de la confiance, départ de plusieurs compagnies, chute des activités, exploration et production d’hydrocarbures (pétrole et gaz). Cependant, aucun audit des réserves ni aucune enquête n’ont été menés à leur terme ou engagés… », précise Khaled Kaddour, ancien ministre de l’Energie et des Mines et des Energies renouvelables. Les critiques de la gouvernance des activités pétrole et gaz ont ciblé les activités amont (exploration et production). De l’enquête menée en 2014 par l’indice de gouvernance des ressources naturelles (Nrgi), il ressort que la gouvernance des industries extractives en Tunisie est insuffisante du fait des politiques et des conditions générales jugées défaillantes.
Selon l’Association tunisienne du pétrole et du gaz (Atpg), des réformes doivent être engagées pour améliorer la gouvernance du secteur des hydrocarbures, pas seulement des activités énergétiques et pétrolières, mais aussi des activités aval de raffinage et de distribution.