Accueil Culture Journées théâtrales de Carthage | Aux JTC, Pièce « Aliénation » (Ghorba) de la Prison des femmes d’El Messaadine: Du carcéral au culturel, il y a la magie de l’art !

Journées théâtrales de Carthage | Aux JTC, Pièce « Aliénation » (Ghorba) de la Prison des femmes d’El Messaadine: Du carcéral au culturel, il y a la magie de l’art !

«Aliénation» décrit un monde de femmes qui portent des blessures les ayant poussées à traverser la Méditerranée et à partir… Quatre détenues qui nous ont libéré l’espace d’une représentation de la prison qui réside en nous.


Des déceptions amoureuses qui ont gonflé comme des morsures empoisonnées à l’abandon familial qui les a poussées dans un monde de brutes. Tout ce qui fait la vulnérabilité d’un être humain lorsque les valeurs familiales disparaissent. Et, en effet, ces quatre femmes racontent chacune à sa manière l’histoire de sa famille, une mère décédée trop tôt, un père qui abandonne la famille et qui part très loin. Trois jeunes filles brisées justement par ces déchirements familiaux décident donc de partir à l’étranger et de se réfugier chez une Tunisienne qui vit en France. Une femme âgée qui ressasse ses souvenirs en Tunisie et qui a décidé de recueillir des femmes de son pays qui lui ramèneraient les relents de son « Là-bas » perdu.

Au fur et à mesure, on découvre l’histoire de ces femmes qui arrivent avec une valise pour bagages mais des tonnes d’émotions et d’histoires à partager avec cette vieille dame, maîtresse des lieux, dans un exil qu’elle a elle-même choisi. Une mise en scène très sobre, faite avec les moyens du bord. Mais les quatre actrices semblent tellement investies dans leurs rôles qu’elles nous ont emportés dans ce récit émouvant et traversé par l’humour. Emouvant et sincère ce travail, où ces femmes, qui n’ont jamais fait de théâtre, ont brillé en endossant leur personnage. Elles ont réussi en tout cas à nous communiquer une émotion certaine. Des actrices qui méritent également notre respect parce que, selon Nejib Zakam, le metteur en scène d’« Aliénation », « Tout a été réalisé en une vingtaine de jours », avant d’ajouter avec une pointe d’émotion que « la vraie prison est à l’intérieur de nous. La prison n’a jamais été une question de murs et de portes closes ». Pour sa part, le directeur du district des prisons a déclaré que « nous ne pouvons sauter le pas du monde carcéral au monde de la culture sans passer par des actions culturelles comme le théâtre et le travail artistique. Bien entendu, la sensibilité créative diffère d’un détenu à l’autre. Mais notre objectif est de le transposer de l’univers carcéral à  l’univers créatif et culturel ».

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