La transition énergétique est un défi de taille pour la Tunisie et plusieurs pays du monde entier qui ont fait de ce sujet l’un des grands projets d’avenir.
Se lancer dans le chantier d’une transition énergétique nécessite un fort engagement en matière de réduction de la dépendance énergétique, de création de l’emploi, de contrôle de prix de l’énergie, de réduction d’émissions de gaz à effet de serre…Mais à quels prix, alors que le déficit énergétique de la Tunisie ne cesse de se creuser d’une année à une autre ?
Pour débattre toutes ces questions liées à la problématique de l’énergie en Tunisie et proposer des recommandations permettant d’accélérer la mise en œuvre de cette stratégie, l’Association des économistes tunisiens (Asectu) a organisé, du 12 au 14 juin 2019 à Hammamet, sa 15ème conférence annuelle sur le thème « Accélération de la transition énergétique : révolution numérique, subventions publiques et décentralisation », en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales du monde économique et politique.
Quatre objectifs ont été fixés tout au long de ces journées. Il s’agit, tout d’abord, « d’informer » tous les acteurs et les parties prenantes de la situation du secteur des hydrocarbures, les mesures prises par les pouvoirs publics pour promouvoir l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables ainsi que les contraintes entrainant le potentiel en la matière (institutionnelles, réglementaires, financières…)…
Deuxièmement : s’inspirer des expériences étrangères en la matière. « C’est une opportunité de parler des expériences internationales réussies et discuter comment un certain nombre de pays ont réussi à dépasser les barrières qui entravent le développement de l’efficacité énergétique ainsi que le développement des énergies renouvelables », précise Haddar.
Le troisième objectif consiste en la proposition des recommandations permettant d’accélérer la mise en œuvre de ces stratégies, dans le cadre d’une démarche collective et inclusive, d’un mécanisme de coordination entre l’ensemble des acteurs aussi bien les institutions gouvernementales, les collectivités territoriales, les grandes entreprises, les PME que les consommateurs.
Un dernier objectif est d’attirer les grands investissements. Haddar affirme que dans les circonstances actuelles de la Tunisie, on a besoin de grands investissements. Il est, donc, indispensable de proposer des mesures rassurantes et encourageantes pour attirer ces investissements lourds. « Un objectif pratiquement difficile à réaliser dans les conditions actuelles en raison des difficultés budgétaires, climatiques, sociales dans le pays. Mais on ne compte pas baisser les bras, malgré toutes ces contraintes…Toute la question est comment réorganiser le marché de l’énergie à la lumière de ces mutations profondes », précise-t-il.