Le pic serait atteint d’ici à la fin de cette semaine, estime Dr Hechmi Louzir, directeur de l’Institut Pasteur et président de la commission de la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19.
Moins grave, mais beaucoup plus contagieux que Delta, le nouveau variant Omicron continue à gagner du terrain et nous entraîner dans une situation épidémique peu enviable. Mais pas assez critique, selon les spécialistes. En témoignent les derniers chiffres officiels : quelque 10 mille nouveaux cas de coronavirus sur presque 40 mille tests de dépistage effectués, soit un taux de positivité dépassant 24%. Avec 22 nouveaux décès, portant ainsi le bilan total à plus de 25 mille victimes depuis le début de la pandémie.
Plus de contaminations que de décès !
Pourtant, un tel constat n’est pas à comparer à celui de l’été dernier, où nos hôpitaux, à bout de souffle, étaient saturés, annonçant le chaos. Cette fois-ci, on n’a pas vécu, jusque-là, le même scénario. Il y aurait, d’ici sous peu, une certaine amélioration. D’autant plus que le pic de l’actuelle vague serait atteint d’ici à la fin de cette semaine, comme l’a, d’ailleurs, estimé Dr Hechmi Louzir, directeur de l’Institut Pasteur et président de la commission de la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19. Et d’ajouter, dans une interview accordée au journal Le Maghreb, que le nombre des nouvelles contaminations serait ainsi revu à la baisse. Dieu merci ! Surtout qu’il n’y a eu, jusque-là, aucune pression constatée sur tous les hôpitaux du pays, en dépit de la hausse des patients admis. Sans pour autant signaler énormément de cas de complications dues à Omicron, et ce, contrairement au variant Delta.
Sauf que, révèle M. Louzir, les personnes souffrant de maladies chroniques risquent de présenter des formes graves suite à une éventuelle contamination. Etat des lieux déjà confirmé par la cheffe du service des urgences médicales (Samu), Saida Zelfani. Selon elle, les cas graves dus au variant Omicron seront en baisse de 50% par rapport à ceux provoqués par Delta. Cependant, « la baisse des admissions dans les hôpitaux n’est pas liée à la nature du variant Omicron, mais plutôt à l’immunité obtenue grâce à la vaccination massive de la population », précise-t-elle, ajoutant que la majorité de ces personnes hospitalisées n’ont pas été encore vaccinées et qu’elles souffrent de maladies chroniques. Ce qui explique, en quelque sorte, à quel point sont efficaces les vaccins administrés au profit de plus de la moitié de la population.
L’apport de la vaccination
La poursuite de la campagne nationale de vaccination serait ainsi plus que nécessaire. Cela dit, l’immunité collective, dont le taux avoisine 80%, a montré ses preuves. Son apport semble éminemment considérable. Mme Zelfani n’a pas manqué d’insister sur l’intérêt de recevoir des doses de rappel, tout en respectant le protocole sanitaire en vigueur. Entre-temps, le ministère de la Santé, ses structures locales et régionales, la santé militaire, tous semblent être au four et au moulin. Les préparatifs sont aussi en cours pour faire face à l’éventuelle évolution de la propagation du virus. Tout est à l’étude : préparation des hôpitaux de campagne, disponibilité des générateurs et concentrateurs d’oxygène, lits de réanimation et ressources humaines nécessaires. A-t-on bien retenu la leçon du passé ? Espérons-le !
Trop d’impact sur l’économie mondiale
Cette grande mobilisation intervient au moment où cette vague épidémiologique touche à sa fin. Elle serait, à en croire Louzir, la toute dernière en cas d’absence de nouveaux variants résistant à l’immunité acquise grâce à l’intensification de la vaccination. Cette pandémie qui, deux ans plus tôt, avait mis le monde entier à genoux, ferait-elle ainsi partie de l’histoire noire de l’humanité ? Cela s’avère juste, notamment en termes de pertes en vies et en économies. Rappelons que l’évolution du virus et les confinements décrétés partout début 2020 ont d’abord conduit à la plus grande récession mondiale synchronisée depuis la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, les vagues ultérieures ont bel et bien agi sur la reprise économique mondiale. Ainsi, les observateurs constatent que l’impact du variant Omicron serait plutôt temporaire et limité.
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