La vérité du terrain a été implacable en marge de la phase de groupes de la CAN. Le Ghana, quadruple vainqueur du trophée continental, et l’Algérie, double vainqueur et tenante du titre, sont passés à la trappe, alors que des ambitieux, tels que la Gambie, les Comores, le Cap-Vert, la Guinée équatoriale et la Guinée verront les huitièmes.
Les grands formats ne manqueront pas pour cette phase à élimination directe. Des plateaux alléchants sont au menu avec des finales avant la lettre comme on dit, des chocs où tout pronostic sera interdit à ce stade de la compétition. Demain déjà, l’explication entre les Aigles de Carthage et les Flying Eagle de Nigeria nous promet une chaude empoignade. Seule équipe à avoir fait le plein en phase de groupe, le Nigeria semble à nouveau assoiffé de reconnaissance à l’échelle continentale. Retrouver ses lettres de noblesse et inscrire à nouveau son nom en lettres d’or au palmarès de la CAN, les Nigérians veulent forcément se rappeler au bon souvenir des années fastes avec trois Grâal africains, soulevés haut et fort (le dernier en date en 2013, alors que le second a été conquis en Tunisie, en 1994 et le premier en 1980). Nous n’en sommes cependant pas encore là et le Nigeria devra tout d’abord surfer sur la dynamique actuelle, en croisant le fer avec la Tunisie, un onze quelque peu somnolent lors de la première phase mais capable de se montrer intraitable quand le jeu en vaut la chandelle. Il faut dire que la Tunisie, vainqueur de l’édition de 2004, est un peu l’Italie de l’Afrique, une équipe qui alterne le bon et le moins bon au tout début, avant de devenir coriace et difficile à manier par la suite. Le froid réalisme des coéquipiers de Msakni, les puristes en connaissent un rayon au sujet d’une équipe qui peut discrètement tracer son sillon sans faire de bruit.
Explication entre outsiders
Demain aussi, du côté de Limbé, les Etalons du Burkina Faso, classés ex æquo et seconds avec le Cap-Vert, tenteront d’atteindre le 4e quart de finale de leur histoire, en affrontant les Panthères du Gabon, un onze qui a atteint les ¼ de finale à deux reprises sans pour autant aller plus loin, contrairement aux Burkinabè qui ont disputé les demies à deux reprises et l’apothéose une fois en 2013. Burkina Faso-Gabon, ce sera le match des outsiders entre deux désormais valeurs sûres d’Afrique, qui ont achevé la phase de groupes dans le sillage des leaders, que sont les Lions Indomptables et les Lions de l’Atlas.
Passons aux matches du début de semaine où deux surprises de cette joute, la Gambie et les Comores, tenteront de revoir leurs ambitions à la hausse après avoir assuré l’essentiel, le passage aux huitièmes. A Bafoussam, lundi, les Scorpions de Gambie, révélation de cette CAN jusque-là, rencontreront le Syli National de Guinée, un habitué des tours avancés de la CAN avec une finale disputée, quatre 1/4e et un huitième atteints. Par contre, cette CAN 2021 est marquée d’une pierre blanche pour la Gambie qui n’a jamais vu les phases à éliminations directes, se faisant toujours sortir en phase de groupes.
L’autre match de lundi mettra aux prises le pays hôte à la joyeuse fratrie des îles Comores, un onze qui a fait vibrer l’archipel comorien jusque-là et qui entend faire de nouveau sensation en sortant le grand jeu face au Cameroun. Et pour cause, les Cœlacanthes n’ont jamais atteint les huitièmes de finale d’une CAN (tout comme la Gambie) et se mettent à rêver les yeux grands ouverts, même si sur leur route se dressera le Cameroun, quintuple vainqueur de l’épreuve et favori de l’édition en cours. Les coéquipiers du capitaine, Vincent Aboubakar, sont prévenus, les îles Comores ne se présenteront pas en victimes expiatoires.
Cette fois ou jamais pour le Sénégal
Place aux duels du mardi maintenant où deux gros bras partent avec les faveurs des pronostics face à deux nations qui ont mérité leur passage aux huitièmes. Au révélateur des Lions de la Teranga, les Requins Bleus du Cap-Vert, passés une fois seulement en huitièmes et en quart de finale, soit en 2013, seront confrontés à du lourd, le Sénégal de Sadio Mané, l’autre traditionnel postulant pour la couronne africaine. A cœur vaillant comme on dit pour le Cap-Vert, appelé à se transcender face à un épouvantail continental et finaliste à deux reprises en 2002 et en 2019. Quelques heures plus tard, ce sont les Flammes du Malawi qui seront à l’épreuve d’une équipe du Maroc à la recherche d’un second titre continental après celui de 1976. Avantage aux Lions de l’Atlas.
Mercredi, place à la grosse affiche des 1/8e de finale entre les Eléphants de Côte d’Ivoire et les Pharaons d’Egypte. Pour le serial vainqueur égyptien, affronter le double vainqueur ivoirien ne sera guère de tout repos, même si les coéquipiers de Mohamed Salah ont des atouts à faire valoir. Quant aux Eléphants, ne pas voir les ¼ qu’ils ont atteints en 2019 sonnera comme un aveu d’échec sur toute la ligne, et idem pour l’Egypte qui n’a atteint que les huitièmes lors de l’édition précédente. Enfin, les Aigles du Mali, finalistes en 1972 et réguliers des phases avancées avec cinq derniers carrés atteints, affronteront le Nzalang Nacional de Guinée équatoriale qui revoit forcément ses ambitions à la hausse, et qui sait ?