Accueil A la une Participation d’une unité militaire aérienne à une mission de paix au Mali : Professionnalisme et respect du droit humanitaire

Participation d’une unité militaire aérienne à une mission de paix au Mali : Professionnalisme et respect du droit humanitaire

Une première réussie dans l’histoire de l’Armée nationale depuis sa fondation en 1956 : le déploiement de l’unité de transport aérien au Mali vient s’ajouter aux 23 missions onusiennes que la Tunisie avait déjà accomplies, avec brio, de par le monde

Six heures de vol continu, l’avion militaire C 130, chargé de matériels et d’équipements nécessaires, a débarqué, mardi dernier en fin d’après midi, à l’aéroport international Modibo Keita de Bamako. A son bord, M. Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense nationale, accompagné de son staff départemental, le chef d’état-major de l’armée de l’air, deux parlementaires et des journalistes des médias nationaux. Sa visite éclair dans la capitale malienne n’a duré que vingt-quatre heures ou presque, au cours de laquelle il s’est rendu à l’unité aéroportuaire tunisienne qui contribue actuellement aux opérations de maintien de la paix, sous la bannière des Nations unies. Il y a quatre mois que nos vaillants soldats ont répondu présent pour faire ainsi partie des « Casques bleus » déployés dans ce pays africain ami dont le Nord, désigné par l’ONU zone à haute tension, a été mis sous la protection de la Minusma, mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali.

Mercredi matin, le convoi officiel s’est déplacé vers le camp de nos armées de l’air, basé à Sénou, pas si loin de l’aéroport, où le ministre a prononcé un discours pour rendre hommage aux 75 militaires qui sont partis, depuis mi-février dernier, pour une mission de maintien de la paix à Bamako. Leur participation dans le cadre de la Minusma n’a qu’une vocation humanitaire : apporter un soutien logistique aux forces onusiennes sur place, par le transport du personnel et de matériel, ainsi que par les évacuations médicales. Le tout, a-t-il insisté, devrait se dérouler conformément aux conventions internationales déjà ratifiées par la Tunisie, en guise d’engagement à défendre les causes de paix et de sécurité dans le monde, et de sa parfaite implication dans les efforts communautaires visant la lutte contre le terrorisme, la contrebande, le crime organisé et la migration illégale. Autant de défis auxquels pas seulement notre pays doit faire face, souligne le ministre, rappelant que la participation tunisienne aux opérations des Casques bleus remonte à 1960 au Congo, alors que notre armée était encore jeune.

24 missions déjà !

Une première réussie dans l’histoire de l’Armée nationale depuis sa fondation en 1956, le déploiement de l’unité de transport aérien au Mali vient ainsi s’ajouter aux 23 missions onusiennes que la Tunisie avait déjà accomplies, avec brio, de par le monde. D’autant qu’une élite de nos officiers est actuellement déployée en tant qu’experts, observateurs ou consultants, notamment au Soudan, en République Centrafricaine, au RD du Congo et même au Mali. La visite de M. Zbidi, faut-il le noter, s’inscrit dans la foulée des festivités du 63ème anniversaire de la création de l’Armée nationale, célébré le 24 juin de chaque année. Une opportunité propice pour la féliciter, toutes unités confondues, pour tous les sacrifices consentis pour la préservation de la mère patrie, de sa souveraineté et de l’intégrité de son territoire. Le ministre de la Défense n’a pas manqué de leur prodiguer conseils et consignes sécuritaires : « Faire preuve d’abnégation, de vigilance, de discipline et de professionnalisme, à même d’être à la hauteur de la confiance placée en vous, tout en respectant l’image dont se distingue l’institution militaire auprès des instances onusiennes ». Le message est ainsi clair : ne pas déroger aux instructions militaires et aux principes du droit humanitaire dans pareil climat de guerre et de conflits armés. Sans pour autant prendre parti pour qui que ce soit.

Dans le même ordre d’idées, le ministre a indiqué que la contribution tunisienne ne se limite pas à ce détachement de l’armée de l’air, annonçant par la même occasion qu’un bataillon de 750 hommes, ainsi qu’une compagnie de la police militaire de 120 personnes rejoindront les Casques bleus, dans les six mois à venir. Mais, révèle –t-il, le choix de la zone où seront déployés n’est pas encore fixé.

Pour rappel, la mission aéroportuaire tunisienne a bel et bien marqué le retour de la Tunisie dans les opérations de maintien de la paix, après une absence de presque dix ans, suite à la révolution du 14 janvier 2011. Lors de sa visite, M. Abdelkrim Zbidi a tenu à faire le tour des installations du camp, où il a pris connaissance du fonctionnement de l’unité du transport aérien, les conditions de vie de ses hommes, leurs interventions menées jour et nuit, ainsi que les prestations nécessaires qu’ils ont fournies dans la région. Nous y reviendrons.

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