Le recours à l’endettement extérieur s’impose encore une fois. Le gouvernement tunisien n’exclut pas de contracter des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI) et des organismes financiers internationaux, pour faire face à la crise socioéconomique qui frappe le pays. Un pays qui accuse un retard dans tous les secteurs, y compris celui des phosphates, fer de lance de l’économie nationale. Celle-ci est en mauvaise posture pour affronter 2022. La majorité des voyants sont au rouge, observent les opérateurs économiques sur la base des derniers indicateurs macro-économiques.
Face à une crise sans précédent, le gouvernement ne semble pas avoir mis en place un tableau de bord un peu plus prospectif en cherchant à déterminer les facteurs-clés devant permettre de réaliser les objectifs qu’il s’est fixés. Une réalité d’autant plus alarmante qu’elle est appelée à perdurer au moins durant les prochaines années.
Le gouvernement a hérité de l’inefficacité d’un appareil administratif hypertrophié qui a fait beaucoup de mal à l’économie et aussi de la méfiance des investisseurs. Ainsi, le rétablissement de la confiance est certainement l’une des conditions nécessaires pour surmonter les difficultés présentes.
Avec une économie déjà en train de glisser vers la récession, la baisse des revenus provenant du secteur phosphatier, le déséquilibre des finances publiques, le recul de la production, le déficit budgétaire qui reste trop élevé, creusant un déficit courant déjà très important, font planer la menace d’une crise économique encore plus profonde en 2022. Des temps difficiles attendent ainsi les ménages dont l’épargne est faible et les entreprises dont les perspectives de croissance restent fragiles.
Alors que le trésor peine à se projeter dans un avenir serein, faute de disponibilités, la dette publique s’aggravait sans qu’aucun solution ne soit envisagée sauf le recours illico presto au FMI et autres institutions financières internationales pour boucler son budget et financer l’économie.
Les chances de sortie de crise sont minimes, faute de visibilité. Les perspectives demeurent incertaines et difficiles. La nécessité d’un rééquilibrage progressif et soutenu des finances publiques, reposant sur une combinaison de mesures visant à accroître les recettes du budget et à réduire les dépenses, est impérative. C’est une lourde mission de réformes qui incombe à l’exécutif. Ce dernier doit être conscient des enjeux et devrait savoir comment procéder pour fixer, selon une feuille de route, des objectifs concrets et réalisables.