
Harcèlement dans la rue et les moyens de transport public…. Propos désagréables, regards insistants… Ce fléau de société est devenu le quotidien de plusieurs femmes qui font l’objet d’agressions verbales et même physiques dans l’espace public. Pis encore : dans certains cas, cela peut même dégénérer jusqu’à la violence physique.
Malgré les actions de sensibilisation, les manifestations organisées à l’échelle nationale et même internationale pour mettre un frein à ce phénomène, le problème continue tout de même d’exister et mène de la sorte à la réduction de la liberté des femmes qui ont de plus en plus peur de se déplacer de jour comme de nuit, d’autant plus qu’elles ont été, la plupart, victimes de comportements déplacés dans la rue. Hind, jeune étudiante habitant la zone de la banlieue sud, est obligée de prendre chaque jour les moyens de transport public pour rejoindre sa faculté où elle poursuit ses études en troisième année informatique. Elle n’est pas épargnée par la mauvaise « drague » et les propos déplacés qu’elle a entendus plusieurs fois durant sa vie que ce soit dans la rue ou dans les moyens de transport public. Elle nous a raconté, d’ailleurs, ce qu’elle a subi il y a quelques mois, quand elle a pris le train pour aller à la faculté. « Ce jour-là, je me trouvais à bord d’une rame de train qui était pleine à craquer. Il n’y avait pas de sièges libres. Je suis restée debout à côté de la porte. Plusieurs passagères devaient, comme moi, s’armer de patience. Après plusieurs minutes, j’ai entendu une voix masculine dans mon dos qui chuchotait des propos grossiers. Je n’ai pas pu réagir. J’étais sidérée. Après de longues et interminables minutes qui m’ont paru une éternité, je me suis faufilée entre les autres passagers pour échapper à mon harceleur», se remémore amèrement Hind. Si certaines femmes choisissent d’ignorer les harceleurs pour éviter les prises de tête, d’autres ont une réaction tout à fait différente. Elles ne ratent pas l’occasion de les affronter dans le but de mettre fin à la provocation. Tel est le cas de Zakia, une femme d’un certain âge, qu, elle aussi, a été victime de harcèlement dans le train.
Cette dernière a subi l’agression d’un passager qui se mettait en face d’elle. «J’étais assise tranquillement dans mon siège, quand un homme a pris place juste en face de moi. Ce dernier avait un regard très gênant. Il me fixait avec insistance. Je me suis sentie très mal à l’aise mais je suis arrivée tout de même à l’ignorer avant qu’il ne se montre encore plus insistant quand il a touché mon genou, soi-disant accidentellement. Je n’ai pas pu supporter ce comportement et cette humiliation. J’ai piqué une crise devant tout le monde et je m’en suis prise violemment à lui. Il a fini par changer de place ». Ce phénomène est d’autant plus fréquent dans les rues. Au quotidien, les filles sont confrontées à des situations très gênantes: un regard qui vous déshabille, un inconnu qui vous insulte gratuitement…
Le cas de Eya en est l’illustration parfaite. Cette jeune fille, en se rappelant d’une scène qui lui est arrivée l’été dernier, s’est révoltée contre cette domination masculine dans l’espace public qui se manifeste par des comportements déplacés et des agressions gratuites à l’encontre des femmes et des jeunes filles : « Le mois d’août dernier, je rentrais de la plage et j’étais accompagnée de ma copine Nihel. Il était 19h00. Nous étions sur le chemin du retour à la maison à pied, quand soudain une voiture roulant en ralenti nous suivait, et deux voix masculines nous ont tenu des propos déplacés. Au bout d’un moment, je me suis arrêtée pour leur demander des comptes. Sauf que ces derniers ont eu le culot de partir et de revenir pour nous embêter. Ma copine et moi avons paniqué. Nous nous sommes rendues au premier restaurant qui se trouvait sur notre chemin afin de nous sentir en sécurité », raconte Eya.
Le harcèlement sexiste et l’attitude dégradante de certains hommes envers les femmes sont dus forcément à l’éducation inculquée et qui fait que l’homme considère la femme comme un objet sexuel qui lui appartient. Pour remédier à ce problème, il est tout d’abord essentiel de commencer par rectifier l’image de la femme dans l’éducation des garçons en leur inculquant qu’il s’agit d’un être humain et non pas d’un objet de désir qui alimente le fantasme masculin.