On ne peut évoquer la régression du championnat sans citer l’état déplorable des stades comme facteur explicatif majeur. Tout simplement, nous vivons une époque de «décadence sportive» où les stades sont à la dérive. Des budgets alloués pour construire ou pour entretenir, mais en réalité rien de concret. Au contraire, nos meilleurs stades flânent et deviennent de plus en plus impraticables. Qu’est-ce qui se passe au juste pour qu’on atteigne ce piètre stade? Nos joyaux sportifs tel que Radès souffrent de pelouses mal entretenues ou saturées à cause du rythme fou des matches. D’autres stades sont à l’oubli et leur embellissement ou relookage traîne avec de fausses promesses et des responsables incompétents au ministère des Sports. Là, on parle de notre stade d’El Menzah qui agonise depuis 2012 pour un problème de pylone électrique et quelques gradins en état d’insécurité. Aucun résultat, aucune conscience et aucun sérieux de la part des responsables de la Cité nationale sportive qui sont incapables de mettre fin à ce mystère du stade d’El Menzah. Des budgets alloués, des études techniques et une réfection qui peine, tellement au point de nous lasser. Le stade Zouiten? C’est également une aberration puisque le stade (homologué après la pose de grillages qui ont coûté 200 mille dinars) n’est pas opérationnel sur ordre des ambassades installées dans ce quartier chic (c’est la vraie raison de ce dossier tabou). Le stade de Sousse, lui, bloque avec un financement irrégulier, alors que le Mhiri demeure non homologué. Inutile de vous décrire l’état piteux des autres stades. La solution? Ce serait bien d’impliquer le secteur privé pour la construction, l’entretien et surtout l’exploitation de ces stades dans le cadre du fameux partenariat public-privé. Qu’est-ce qui empêche de le faire vu que les textes sont là? Puisque l’Etat n’est plus capable de bâtir ou d’équiper un stade, puisque les municipalités ne sont plus aptes à entretenir les infrastructures sportives qui leur reviennent de droit, et tant que les textes n’autorisent pas les clubs à détenir ou à louer et gérer les droits d’un stade, on en restera là. Des investisseurs tunisiens, des compétences tunisiennes sont prêts à embellir, entretenir et exploiter ces stades en contre-partie d’une redevance payée à l’Etat ou contre toute formule de partage des revenus avec l’Etat et les clubs, mais c’est un tabou. Une «légèreté» d’esprit qui oppose un veto à toute relance de ces stades à la dérive. De ce football tunisien en faillite !
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