Enfin, 213 conteneurs des déchets illégalement importés d’Italie, stockés depuis 2020 au port de Sousse, viennent d’être réexpédiés, après de longues concertations entre les deux pays ayant finalement abouti à un accord de coopération institutionnelle bilatérale, signé tout récemment. En vertu de quoi, sera ultérieurement renvoyé le reste des déchets.
On salue notre diplomatie et les efforts consentis par le ministère de l’Environnement et toutes les parties intervenantes dans le règlement de ce dossier. Ainsi le déroulement de l’opération avait, d’ailleurs, fait débat sur les réseaux sociaux, sur un ton tantôt euphorique tantôt ironique. Pour l’Etat tunisien, ce fut bel et bien un exploit diplomatique qui lui a valu estime et considération, à même de pouvoir donner à sa relation avec l’Italie un nouvel élan. Notre ministère des Affaires étrangères y trouve une volonté sincère, afin de préserver les liens d’amitié historiques. Fini, alors, le cauchemar d’un scandale environnemental qui avait pris une grande ampleur. Sans pour autant en finir avec ses retombées judiciaires qui prêtent à moult interprétations portant préjudice à une justice, déjà, en crise. Celle-ci n’a pourtant pas encore statué sur une telle affaire si louche, hissée au rang d’un crime contre la sécurité nationale.
Jusqu’ici, aucun verdict n’a été rendu. Pourtant, on pointe du doigt 26 inculpés déjà sur les bancs des accusés. Parmi lesquels, l’ancien ministre de l’Environnement Mustapha Laroui, alors que le propriétaire de la société importatrice des déchets est toujours en cavale. Deux ans durant, l’affaire avait suscité une vive polémique. Mais, la justice tunisienne n’a pas répondu aux appels des tribunaux italiens de saisir les instances internationales afin de démanteler le réseau de mafias impliquées dans ce genre d’affaires, selon les dires du député d’Attayar au parlement gelé, Majdi Karbai. Alors que la commission parlementaire de lutte contre la mafia a entamé, le 12 janvier 2022, l’audition des magistrats et des représentants du ministère public italien au sujet de déchets. Ce qui confirme, selon lui, l’implication de la mafia dans cette affaire qui n’est pas la première du genre.
Sans réaction aucune
Intervenant sur les ondes d’une radio privée, il a révélé qu’un rapport italien indiquait que d’autres déchets avaient été introduits sur le territoire tunisien à travers un port situé à 50 kilomètres de la capitale et acheminés vers des déchetteries clandestines. Et de juger que la Tunisie s’est transformée en dépotoir de l’Europe. « Nous avons saisi, le 23 décembre 2021, le tribunal de première instance de Tunis afin d’ouvrir une enquête à ce sujet ! Nous avons fourni tous les documents concernant cette affaire afin d’inculper l’ensemble des personnes et établissements concernés ! », a-t-il déclaré. Sans enregistrer aucune réaction de la part des autorités tunisiennes.
Le député a souligné l’importance de l’ouverture d’une enquête concernant tous les déchets acheminés en Tunisie et non pas se limiter à ceux découverts à Sousse. Il a insisté sur le droit des générations futures à un environnement sain et sur la poursuite des personnes responsables de ces crimes.
Par ailleurs, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a affirmé que l’obtention d’une indemnisation pour les dommages causés par les déchets italiens illégalement importés en Tunisie est un processus qui prendra du temps.