«Le citoyen est la première pierre de l’édifice. Sans lui, on ne peut rien faire», affirme la ministre de l’Environnement, tout en assurant que la sensibilisation sera l’un des volets sur lesquels s’appuie cette campagne.
Tous les engins sont là. Des agents municipaux sont en train de passer un coup de balai. Enlèvement des gravats de chantiers, ramassage et collecte des déchets, puis leur évacuation dans l’une des décharges contrôlées de la capitale. Ainsi avait démarré, mercredi matin, au centre urbain nord, une vaste campagne nationale de propreté, avant de s’étendre à toutes les régions du pays.
Tous concernés
Accompagnée du gouverneur de Tunis, la maire de la ville, Souad Abderrahim, et la représentante de l’Office du tourisme, en remplacement de son ministre Moez Belhassine, la ministre de l’Environnement, Mme Leïla Chikhaoui, était, alors, sur place, donnant le coup d’envoi de cette opération qui intervient au moment où la ville de Sfax étouffe d’une crise des déchets, sans pouvoir s’en sortir. Et ce n’est que dernièrement que des prémices de solution se profilent à l’horizon, en vertu d’un accord conclu en concertation avec les habitants concernés. «D’ailleurs, Sfax serait, peut-être, la deuxième région à abriter la prochaine étape de cette campagne de nettoyage tous azimuts», prévoit la ministre. Elle a souligné la portée d’une telle initiative à laquelle devraient se joindre toutes les forces vives de la société, en prélude à une saison touristique bientôt à nos portes. Cela puise, semble-t-il, dans une volonté doublement affichée tant par le ministère de tutelle que celui du Tourisme, afin de donner à la question d’hygiène et de propreté plus de vigueur. Et de soutenir, encore plus, les efforts des municipalités dont la majorité font face à d’énormes difficultés, notamment d’ordre financier. Dans nos villes et quartiers, la propreté a toujours été le parent pauvre. Certes, la responsabilité est partagée. Mais, peut-on encore miser sur la conscience citoyenne ? Assurément, à l’en croire. «Car, le citoyen est la première pierre de l’édifice. Sans lui, on ne peut rien faire tout seul», estime-t-elle, ajoutant que la sensibilisation sera l’un des volets sur lesquels s’appuie cette campagne. Et là, Mme Chikhaoui compte sur le rôle de la société civile dans la conscientisation des citoyens. Dans ce domaine, nos écolos et acteurs sociaux ont, eux aussi, leur mot à dire. «Main dans la main pour nettoyer notre pays», s’exprime-t-elle, indiquant avoir mis le paquet nécessaire à cet effet. Soit un objectif national pour lequel tous les mécanismes de l’Etat seront mis en œuvre.
Faire dans la dentelle !
Certes, l’initiative est salutaire, mais elle n’est pas la première. En 2016, rappelle-t-on encore, il y avait eu une campagne similaire, engagée à l’époque de l’ex-ministre de l’Environnement, Nejib Derouiche. Pour ce faire, une enveloppe de 250 millions de dinars lui a été allouée sur cinq ans, soit 50 MD chaque année jusqu’à 2020. On lui avait, alors, choisi pour slogan «On aime la Tunisie, on l’aime propre». Depuis, rien n’a été fait comme prévu. Sauf une simple action timide, opérée sur la route du nord-ouest, menant à Beja et Jendouba. Le tout s’était déroulé sous les auspices des autorités locales et régionales. De même, de nouveaux équipements d’appoint et des engins modernes étaient aussi mobilisés pour soutenir les efforts des communes.
Il est vrai que la question de propreté a toujours été à l’ordre du jour des gouvernements post-révolution, voire une des priorités de leur politique. Aujourd’hui, Mme Chikhaoui semble faire de même, dans la mesure où ce sujet sera, cette fois-ci, pris au sérieux. Sa campagne de propreté, à peine lancée, s’annonce générale et de bon augure. L’essentiel, à nos yeux, est que cela se fasse dans la dentelle. Et dans la continuité de l’Etat.