Tout au long de son parcours, ce quotidien, témoin des temps modernes et de l’histoire du pays, représente, à lui seul, un patrimoine national.
Le journal que vous avez entre les mains est un monument. Doyen des journaux tunisiens, La Presse fête aujourd’hui ses 86 ans. Mais qui aurait parié que ce petit journal tunisois, qui tirait à ses débuts à quelque deux mille exemplaires et paraissait sur quatre pages dans une édition du soir, deviendrait, au fil des ans, le premier quotidien de Tunisie ? Tout au long de son parcours, ce quotidien, témoin des temps modernes et de l’histoire du pays, représente à lui seul un patrimoine national offrant aux lecteurs images, histoires, scandales, mais aussi passe en revue les principaux courants de pensée et réformes qui ont jalonné cette période.
Comment ne pas marquer une pause devant une manchette qui annonce le départ du dernier bey et la fin d’un règne husseinite qui a duré trois siècles ? Difficile aussi de cacher son émotion et de ne pas ressentir la puissance triomphale de la libération de Tunis. Comment contenir ses larmes quand les Unes du journal nous restituent une actualité navrante et émouvante, en l’occurrence l’assassinat de Chokri Belaïd, de Brahmi et des victimes innocentes du terrorisme qui a étanché sa soif au Bardo et à Sousse, par exemple ? Comment ne pas s’incliner devant la majesté du peuple tunisien et son sursaut collectif pour remettre la République et ses valeurs en avant et pour placer la patrie au-dessus des partis ? Dépositaire d’un legs médiatique et d’un héritage journalistique de taille, le quotidien La Presse est fier de porter sur ses épaules plus de huit décennies de défis, de labeur, de combat, de passion, de professionnalisme. La Presse, avec son histoire, avec ses crises, ses peines, mais aussi avec ses moments de bonheur et ses ferments de progrès, est un film qui retrace l’histoire du pays. C’est pourquoi chaque anniversaire est une occasion de rendre hommage aux journalistes de renom qui se sont succédé à sa tête, l’ont conçu, porté et défendu. Plusieurs de ses plumes historiques, qui ont fait la gloire du journal, ne sont plus de ce monde, mais on continue le combat malgré les temps durs et les soubresauts.
Lakoudi
12 mars 2022 à 17:45
Félicitations et bonne continuation. On y trouve dans La Presse, avec bonheur, de quoi nourrir son esprit.