Les experts en matière de sécurité routière sont unanimes, il faut converger vers la réalisation de données standards et totalement fiables. Un nouveau pas en matière d’amélioration de la sécurité routière en Tunisie grâce au progrès technique.
Un atelier de travail international a été organisé par l’ASR à Gammarth mercredi 16 mars, en simultané avec la participation de deux experts internationaux pour un échange d’expériences entre les deux rives de la Méditerranée afin que la Tunisie tire profit des améliorations à apporter au niveau de la standardisation et la centralisation de données fiables et de qualité en matière de sécurité routière. Ce partage d’expériences avec la Fédération internationale routière doit porter ses fruits, à travers tout un processus pour conduire le système de collecte de données. Susanna Zammataro, directrice générale de la Fédération routière internationale, une association basée à Genève en Suisse, a conduit plusieurs sessions par télédistance autour de l’approche pour un système sûr et les systèmes internationaux de collecte de données. « Sans données, tu es juste une personne avec une opinion », selon une citation de W. Edwards Deming, scientifique des données. L’importance des données dans tout le processus est vivement soulignée durant ce séminaire. Il y a toute une approche pour obtenir des données fiables et des statistiques plus proches de la réalité.
Mme Afef Ben Ghenia, présidente de l’ASR, a orienté ce séminaire fruit d’une coalition multipartite pour développer les actions de la Global Alliance Road Safety, son cheval de bataille. La Tunisie est classée dans la catégorie 4 en matière de sécurité routière auprès de l’Organisation mondiale de la santé, soit « médiocre » à cause de données peu fiables et incomplètes. Ainsi, cette nouvelle étape concrétisée par cette ONG tunisienne toujours aux avant-postes et qui lutte contre les défaillances du système routier tunisien a nécessité le concours de plusieurs ambassadeurs de la sécurité routière, d’ingénieurs de l’Observatoire national de la sécurité routière, M. Noureddine Sayedi, ancien responsable au ministère du Transport et de hauts cadres ministère de l’Intérieur. Mais avant d’épiloguer sur de nombreux points de conception et de développement des données, différentes approches ont été rappelées dans le cadre de la décennie d’action des Nations unies 2021-2030, dont celle du système sûr. L’approche pour un système sûr comporte une collaboration entre partenaires avec des actions ciblées. Car qui dit système sûr, dit routes et environnement routier sûrs.
Pour des routes sûres
Il faut concevoir des routes pour tous les usagers, fournir un message clair, cohérent et auto-explicatif, encourager une vitesse et un comportement adéquats en fonction de la conception de la route, signale un tabloïd de S. Zammataro, pour qui «la route parle, envoie des messages clairs et significatifs». Les expériences pilotes qui ont été menées avec succès au Sénégal ou au Kenya ont donné des résultats tangibles. A travers la formation « Learn 1 », l’IRF a mené plus d’actions pour des routes plus sûres aux abords des écoles. Dans la droite lignée des actions de l’IRF et de celles de l’IMF, représentée par Patrick Kinyanjul, la Tunisie est désormais sollicitée. Les défaillances dans le système de données dans les deux pays précités ont été corrigées, avant de cibler la Tunisie. Pour rappel, c’est un travail dans la continuité pour l’ASR avec le projet Botnar, entamé il y a deux ans, en faveur d‘un meilleur environnement routier aux abords des écoles. Cet appui de partenaires internationaux de poids est considérable.
Mme Zammataro revient sur les utilisateurs et usagers de la route et évoque l’intérêt d’avoir des véhicules sûrs en circulation. Elle cite la « golden hour », une heure fatidique après l’accident : «Il ne faut pas négliger l’intervention après l’accident». La gestion de la sécurité routière vise à réduire l’exposition des usagers de la route aux risques. La sécurité routière est une responsabilité partagée, c’est l’approche proactive. Les exposés de la partie tunisienne ont apporté leur lot d’informations. Mohamed Amine Souguir, ingénieur à l’Onsr, a présenté un exposé sur le système d’information sur les accidents de la route. Il rappelle le rôle de son instituion relevant du ministère de l’Intérieur, qui doit relever les données à travers le rapport quotidien des accidents routiers de la garde nationale, les synchroniser et apporter des informations instantanées. Les publications se font sur www.onsr.nat.tn. «90% des accidents sont dus au comportement des usagers de la route», insiste-t-il. Mais il y a un problème d’exhaustivité et de qualité des données car les chiffres enregistrés sont inférieurs aux chiffres réels.
Noureddine Sayadi_Ambassadeur de la sécurité routière
18 mars 2022 à 16:27
Mes félicitations et mes remerciement pour la promotion des activités dans le domaine de la sécurité routière et particulièrement celles de l’ASR. Un grand merci