Après plus d’un an et demi de travail préparatoire, “La Route cinématographique” voit finalement le jour. Loin des sentiers battus et de la monotonie de l’industrie touristique de masse, la Route cinématographique invite les touristes cinéphiles et passionnés de tourisme culturel à faire l’expérience d’un voyage immersif en parcourant 9 régions (Tunis, Monastir, Kairouan, Nefta, Deguech, Médenine, Matmata, Tataouine et Djerba) pour visiter 12 sites de tournage des films “Stars Wars”, “Le patient anglais”, “Indiana Jones” et “Monty Python”.
La Route cinématographique est un projet qui s’inscrit dans le cadre du développement d’un tourisme durable en Tunisie. L’objectif est de drainer une nouvelle catégorie de touristes nationaux et internationaux, contribuer à l’amélioration de revenus et créer des emplois inclusifs en faveur de la population locale. C’est une initiative qui entre dans le cadre de l’action “Tounes Wijhetouna”, un programme financé conjointement par l’Union européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement et mis en œuvre par la GIZ en partenariat avec le ministère du Tourisme.
Mettre en valeur les atouts culturels et naturels
Le lancement officiel de la première Route cinématographique en Tunisie, a eu lieu hier lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Gammarth en présence du ministre du Tourisme Mohamed Moez Belhassine, du représentant de l’ambassade d’Allemagne Georg Felsheim et du représentant de la délégation de l’Union européenne Vladimir Rojanski.
Mettant l’accent sur l’importance de la Route cinématographique comme instrument de développement local, le ministre du Tourisme a souligné l’impact positif du ciné-tourisme sur les régions qui ont accueilli des tournages de films. “Selon plusieurs études, l’impact d’un tournage sur une région est immense. Les atouts des destinations qui déploient le ciné-tourisme ont été mis en avant”, a-t-il noté. Il a ajouté que cette première route cinématographique a été conçue pour faire revivre aux visiteurs des scènes de film sur les lieux où ils ont été tournés. L’objectif est de créer de nouvelles offres touristiques mais aussi une dynamique économique dans ces régions en incitant les acteurs privés à y investir et y faire naître des opportunités de travail. “Ce projet vise à pérenniser et mettre en valeur le tourisme durable en Tunisie, et ce, à travers la valorisation des sites existants, la création d’emplois inclusifs en faveur de la population locale et le réseautage entre les acteurs du partenariat public-privé”, a-t-il ajouté. Belhassine a, en outre, précisé que le programme “Tounes Wijhetouna”, qui propose de nouvelles offres touristiques, répond parfaitement à la stratégie du ministère qui “accordera plus d’attention à la diversification de l’offre et au développement un tourisme non conventionnel pour passer d’un tourisme monoproduit à un tourisme aux multiples visages où chaque région constitue une destination touristique à part entière”.
Compléter le tourisme balnéaire par de nouvelles formes de tourisme
Évoquant la force d’attraction qu’exercent ces films cultes sur les visiteurs, le représentant de l’ambassade d’Allemagne, Georg Felsheim, a mis l’accent sur le potentiel de développement de nouveaux produits touristiques autour de ces sites. Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité de compléter le tourisme balnéaire par de nouvelles formes de tourisme (culturel, culinaire et actif) qui ne touchent pas uniquement les régions côtières mais aussi les régions situées à l’intérieur du pays.
“La Tunisie offre un potentiel touristique énorme. Elle est bien plus que l’image des cartes postales avec les plages, le soleil, le désert. La Tunisie, c’est surtout des paysages diversifiés, des monuments historiques, des traditions séculaires et une cuisine traditionnelle de grande qualité”, a-t-il précisé. Il a ajouté que la diversification et la dynamisation de l’offre touristique ainsi que la communication sur ces nouveaux produits sont indispensables pour assurer la relance du secteur.
Travailler avec les chaînes de valeur
José Froehling, chef du programme «Promotion du tourisme durable”, est revenu sur les étapes de “la Route cinématographique”. Il a expliqué que ce projet est le fruit d’un travail collaboratif entre la GIZ, le ministère du Tourisme et les acteurs de la chaîne de valeur touristique dans les régions autour des sites de tournage. Après avoir identifié les besoins pour améliorer les sites, la prochaine étape du projet consistera à travailler avec les agences de voyages nationales et internationales, fait-il savoir.
Le représentant de la délégation de l’Union européenne, Vladimir Rojanski, a de son côté mis l’accent sur les retombées économiques de ce projet. Il a évoqué, dans ce sens, l’exemple de certaines régions de l’Irlande qui ont récolté les retombées économiques du tournage de la série très connue Game of Thrones, estimées à quelques dizaines de millions d’euros. Il a, par ailleurs, rappelé brièvement les projets sur lesquels travaille l’Union européenne en partenariat avec les départements tunisiens dans les secteurs du tourisme alternatif (valorisation du patrimoine et réhabilitation des sites archéologiques), du bâtiment public et de l’artisanat.