Au vu de la profonde crise, notamment financière, que connaissent les médias du secteur public, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) avait annoncé mercredi une grève générale pour le 2 avril prochain englobant la Snipe-La Presse, l’agence Tunis Afrique-Presse et les établissements de la Télévision et de la Radio nationales. Hier et présence de plusieurs membres du bureau exécutif du Snjt et des membres du bureau dudit syndicat au sein de la Snipe La Presse, une assemblée générale des journalistes du doyen des journaux tunisiens a été tenue au siège de La Presse.
Les journalistes de la Snipe-La Presse éditrice de La Presse de Tunisie et d’Assahafa Al Yaoum ont affirmé dans leur diagnostic de la situation qui prévaut sur l’urgence d’avancer sur plusieurs fronts, dont notamment la réforme structurelle de l’entreprise tout en insistant sur son statut médiatique, et le développement en deux langues, français et arabe, de sa plateforme digitale. Ils ont aussi évoqué le blocage remarqué au niveau des discussions entre le Snjt et le gouvernement autour des questions d’urgence et en particulier le soutien financier réclamé par la Snipe pour parachever un plan de réforme complet lui permettant de redorer le blason du doyen des journaux tunisiens et de sortir d’une crise financière aiguë et qui s’est aggravée ces dernières années lui ôtant tout espoir de rebondir.
L’assemblée a relevé un sentiment de frustration ressenti par les journalistes des deux journaux édités par l’entreprise dont l’histoire remonte à presque un siècle! Un édifice symbolisant la liberté de presse et d’expression qui cherche à pérenniser son existence en temps de crise.
Répondant à des questions autour du timing de la grève, les membres du bureau exécutif du Snjt ont affirmé que la crise financière asphyxiante a touché tous les médias et dont notamment ceux du secteur public, alors que la réponse du gouvernement à cette crise se fait encore attendre ! Ils ont aussi souligné le processus de négociations lancé par le syndicat depuis belle lurette et qui a été jusqu’ici confronté à une lassitude et une nonchalance de la part des gouvernements successifs dont celui de Najla Bouden. Les journalistes présents à cette assemblée générale ont confirmé leur solidarité avec la grève décrétée par le Snjt, affichant leur prédisposition à adhérer à d’autres actions de militantisme que le syndicat préconiserait si l’actuel gouvernement ne répondait pas favorablement aux doléances des médias publics qui cherchent à sauver les meubles et, pourquoi pas, se développer davantage. Ils ont par la même occasion réitéré leur engagement à servir en tant que service public et assurer leur rôle d’informer, d’éclairer, d’éduquer, d’encadrer et de développer une opinion publique avertie loin des calculs politiques et autres…