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Zoom: Une reprise dépendante des aléas

Les réalités économiques avec leurs multiples paramètres pèsent de tout leur poids au cours du premier trimestre de 2022. La situation et les perspectives qui se présentent, quant à l’activité économique d’ici à la fin de l’année, demeurent plutôt préoccupantes en Tunisie. Peut-on attendre une amélioration de tous les indicateurs déficitaires par un dynamisme des activités commerciales, industrielles ou de services ? Pour l’heure, il semble que rien n’est acquis, d’autant plus que le gouvernement n’a pas encore dévoilé en détail les axes fondamentaux de sauvetage de l’économie nationale.

L’érosion du pouvoir d’achat, liée à une tension inflationniste générée par des facteurs exogènes — notamment l’envol des prix des matières premières et des cours des hydrocarbures —, ne pousse pas vraiment dans le sens du sauvetage.

Le risque à éviter, c’est de continuer dans une seule voie, celle du conjoncturel, sans se préoccuper d’une approche plus structurelle prenant en compte les nouvelles donnes.  C’est dire que le nécessaire basculement du conjoncturel vers le structurel exige une appréhension conséquente des mesures et des réformes à décider et à entreprendre. De la visibilité et de la lisibilité sont donc les maîtres-mots pour conforter la confiance qui reste encore à l’ordre du jour…

Aujourd’hui, la Tunisie ne manque pas de plaies. Et le moins que l’on puisse dire est que la situation ne s’améliore pas vraiment. La notation de la Tunisie et le risque-pays sont toujours  négatifs, eu égard à l’absence de maîtrise des équilibres macroéconomiques, de crédibilité et au retard enregistré dans le démarrage des chantiers des réformes structurelles…

Et l’on ne parle ici que des effets directs, car l’autre grand effet indirect et non moins problématique au niveau social surtout, et non pas seulement économique, est celui de l’inflation, que, tout au long de la décennie écoulée, les conjoncturistes confirment le maintien de sa tendance haussière.

Cela sans oublier l’explosion du  taux d’endettement avoisinant désormais les 100% par rapport au produit intérieur brut (PIB) au point qu’au cours des dernières années, les agences spécialisées ont toutes abaissé la note souveraine du pays, ce qui fait que ce dernier n’a plus vraiment la possibilité d’emprunter comme  auparavant, lorsque les institutions financières internationales et les marchés avaient été plutôt généreux à son égard.

La Tunisie traverse une conjoncture très difficile,elle doit faire face à des contraintes majeures bousculant de plus en plus ses prévisions économiques. Le manque de visibilité et les facteurs exogènes lui imposent beaucoup de prudence dans ses choix et ses orientations stratégiques d’avenir.

La reprise est encore fragile et demeure dépendante des différents aléas. Les opérateurs économiques affichent quelques inquiétudes. La demande intérieure, moteur de la croissance, est fortement chahutée par une baisse significative du pouvoir d’achat. L’impact de la guerre en Ukraine sur les finances publiques n’est pas encore visible. Espérons que la reprise du tourisme et d’autres activités donnent un nouveau souffle à l’économie nationale. Cela en attendant les éclairages sur les mesures urgentes de relance économique, tant attendus, annoncées la semaine dernière par la Cheffe du gouvernement lors d’un conseil des ministres. Ces mesures visent, selon l’exécutif, à restaurer la confiance des acteurs économiques et à protéger le tissu entrepreneurial de manière à contribuer à la reprise de l’activité économique en stimulant l’investissement public et privé, et en œuvrant à relever progressivement le niveau de la croissance.

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