Accueil A la une Ramadan | Les restaurants tentent de faire recette avec les repas de l’Iftar : Une addition très salée

Ramadan | Les restaurants tentent de faire recette avec les repas de l’Iftar : Une addition très salée

Une fois n’est pas coutume durant ce mois saint, certaines familles tunisiennes préfèrent dîner dehors pour se détendre et profiter des menus ramadanesques à gogo. Mais à  regarder les prix, l’addition peut devenir très salée si on prend cette habitude de nabab…

Ramadan bat son plein. Si pour certaines pâtisseries, c’est l’occasion d’octroyer un congé au personnel et de baisser pavillon, de nombreux restaurants se frottent les mains à l’idée de faire recette pendant le mois de Ramadan. Comme chaque année, on ne compte plus  ceux qui rivalisent d’ingéniosité pour concocter des  menus d’Iftar appétissants et copieux et attirer une clientèle disposée à dîner à l’extérieur pour changer de décor. Un des  messages promotionnels relayés sur les réseaux sociaux annonce la couleur: « A tous les férus de la cuisine méditerranéenne raffinée, on vous annonce qu’à partir du 14 avril en ce mois saint, nous rouvrirons nos portes de 12h00 à 15h00 (carte réduite) ainsi que lors de la rupture du jeûne où vous dégusterez notre menu spécial Ramadan ». Cependant au niveau des prix, c’est l’envolée lyrique des émotions : de la possible satisfaction au sentiment de confusion ou de consternation. Parce qu’il faut mettre la main à la poche pour « régaler » les membres de la famille.

Des repas d’Iftar à 60 D par personne !

Déjà, il faut compter pas moins de 25 dinars par personne dans un fast-food transformé en  restaurant aux allures ramadanesques et de 30 à 60 dinars par tête pour un restaurant classique en ville. Ne parlons pas de la carte des restaurants en banlieue chic à Gammarth, Carthage ou La Marsa réservés à une certaine élite. Par les temps qui courent, aller dans un restaurant devient un luxe. Au moins, on est quasiment sûr qu’il n’y aura aucun mets à base de poivrons, d’haricots verts ou de citrouille dans l’assiette du client.

Qu’on se le dise, il y a une pénurie de ces denrées qui a fait valser les prix dans les marchés et les souks. Dans ces restaurants, il faut être rentable avant tout, donc le client ne doit pas s’attendre à monts et merveilles. D’où l’intérêt de dîner à la maison tout le mois de Ramadan pour éviter les mauvaises surprises.

Mais à voir la flopée de restaurateurs qui s’activent dès le matin à préparer les repas du soir, la clientèle semble être au rendez-vous. Soupes, salade composée et brick en entrée, nwasser, couscous ou mossli, dessert et thé vert ou café. Avec poulet, poisson ou viande d’agneau, c’est selon, mais le prix grimpe. Accompagné du slogan « ramadan kareem », on promet une ambiance chaleureuse et familiale. Pour 60 dinars par personne, toujours en ville, il y a une montée en gamme des plats et des menus qui sont plus consistants et plus copieux avec un choix plus varié, fait, entre autres, de fruits de mer qui abondent sur les étals du marché. Car, pour 25 D, seul un repas basique est servi. Il se compose d’aliments « à table », de lben, de dattes farcies, d’entrées comme la soupe, trio de salade ou brick et un plat composé, soit de poulet, poisson ou d’agneau et enfin une crème dessert et une salade de fruits.

Au moment où le pouvoir d’achat ne cesse de dégringoler, que le niveau et la qualité de la vie se sont effondrés, qui peut se permettre encore un tel luxe durant Ramadan ? Sans doute, si cela reste exceptionnel à l’occasion d’une soirée conviviale entre amis ou en famille mais au-delà, bonjour les dépenses et les poches vides à la fin du mois de Ramadan.

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Charger plus par Mohamed Salem Kechiche
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