En raison d’un énorme gâchis de buts faciles à Alger, l’Espérance diffère le verdict à ce vendredi à Radès devant l’ESSétif qui était prenable dans son propre fief.
Le moins qu’on puisse dire d’emblée sur la manche aller jouée avant-hier à Alger entre l’Entente Sportive de Sétif et l’Espérance Sportive de Tunis dans le cadre des quarts de finale de la Ligue des champions, c’est qu’elle a été celle d’un énorme gâchis commis par le club de Bab Souika. D’aucuns iront jusqu’à dire que l’Espérance «ne voulait pas» gagner pour en finir dès l’étape d’Alger. A ce propos, il suffit de rappeler que le représentant du football tunisien a raté au moins trois buts tout faits rien qu’en première mi-temps. Ce fut essentiellement sur des occasions nettes offertes à Mohamed Ali Ben Romdhane (10’), Kingsley Eduwo (29’) et Ghaïlane Chaâlali (37’). Ce dernier verra son tir aussi puissant que précis s’écraser sur la transversale du keeper sétifien, Belkhdaïria, sur un coup franc magistralement botté des 20 mètres. Mais ce sont les deux premières occasions qui font beaucoup plus mal chez les supporters de l’Espérance. Elles sont analogues car survenues sur deux passes en profondeur ayant mis Ben Romdhane et Eduwo face à face avec le gardien. Mais c’est la bonne technique de finition qui fit défaut dans les deux actions.
Abécédaire à réapprendre
Cela nous interpelle pour préciser que les deux joueurs de l’Espérance et ceux de tous les clubs tunisiens se doivent de réviser certaines leçons inculquées dans les catégories des jeunes. En effet, de nos jours, il n’est plus permis de faire des bourdes liées au b.a.-ba le plus élémentaire que tout footballeur, arrivé à la catégorie seniors, se doit de maîtriser machinalement. Sinon comment expliquer le fait que tous nos attaquants (ou presque) ne savent pas amortir limpidement le ballon ni comment réussir à tromper la vigilance d’un gardien dans une situation de face à face.
Il y a nécessairement lieu de réapprendre (voire d’apprendre) aux attaquants certaines techniques fondamentales, dont entre autres l’art de la fameuse pichenette. Ce geste technique a toujours été l’apanage des buteurs confirmés.
Il a été exécuté un grand nombre de fois par nos anciens attaquants, tels que Mohieddine Hbita, feu Mohamed Ali Akid, Hamadi Agrebi et même par un certain Sami Laâroussi.
Il s’est avéré, malheureusement, que des chapitres ayant trait à la maîtrise de certains gestes techniques doivent figurer de nouveau dans le programme de préparation des équipes seniors.
Franchement, il n’est plus admissible de voir ce manque de savoir-faire handicaper nos clubs et même notre équipe nationale qui va représenter la Tunisie et l’Afrique en Coupe du monde.
D’ailleurs, désormais, on a une partie de la réponse au problème de la stérilité de la ligne d’attaque de l’Espérance qui parvient à faire le jeu et à se créer un tas d’occasions de but sans les transformer. Ce n’est plus bizarre !
Rien n’est encore joué
Sur un autre plan, il va falloir être vigilant ce vendredi à l’occasion de la manche retour à Radès.
Parce que si l’Espérance va continuer dans son jeu offensif stérile, elle risquerait de se faire avoir. Certes, l’ESSétif ne lui est pas supérieure, mais dans un jour propice, les Algériens, qui joueront loin de la pression de leur public, pourraient réussir le «grand coup» loupé par l’Espérance à l’aller.
La troupe de Radhi Jaïdi arrive à dominer et à imposer son style de jeu, même en déplacement, en bravant le soutien des supporters adverses, mais la finition est devenue problématique chez les coéquipiers de Ben Romdhane.
Avec le ratage de la victoire à Alger, l’Espérance sera dos au mur à Radès où il n’y aura plus de place pour les demi-mesures!