En concordance avec la Journée internationale des sites archéologiques et des monuments historiques, a été lancée la 31e session du Mois du patrimoine le lundi 18 avril 2022, depuis le site archéologique d’Oudhna, sous le slogan «Le costume traditionnel, une identité nationale et une spécificité régionale».
Organisé par l’Institut national du patrimoine et l’Agence de revitalisation du patrimoine et de développement culturel sous la tutelle du ministre des Affaires culturelles, le Mois du patrimoine, est une manifestation qui célèbre la mémoire collective et les spécificités locales dans tout le territoire tunisien et œuvre pour l’ancrage d’une identité commune prenant en compte les différentes variations locales.
Le coup d’envoi a été donné par Dr Hayet Ketat Guermazi, et en présence du ministre du Tourisme, M. Mohamed El Moez Belhassine, le gouverneur de Ben Arous, ainsi qu’un certain nombre de représentants du corps diplomatique et un nombre de spécialistes et d’experts dans ce domaine, après la levée du drapeau sur les airs de l’hymne national tunisien.
La journée d’ouverture a commencé par l’inauguration d’un nouvel espace d’accueil du site archéologique d’Oudhna, équipé des derniers outils technologiques, dont une salle polyvalente, une salle d’exposition et un book shop.
Une présentation a également été faite du savoir-faire des femmes artisanes et des artisans dans la confection de vêtements traditionnels, avant que les participants ne visitent une exposition de la collection des habits traditionnels provenant des réserves nationales du patrimoine ethnographique conservé à Ksar Said.
Dans son discours d’ouverture, Dr. Hayet Ketat Guermazi a confirmé que le ministère des Affaires culturelles avait choisi «l’habit traditionnel, une identité nationale et une spécificité régionale» comme slogan, en raison de la place qu’occupe cet élément précieux dans le patrimoine immatériel. Une partie essentielle de la mémoire collective qui exprime la multiplicité, la richesse et la diversité des particularités qui reflètent notre image à l’étranger.
Elle a souligné que l’une des orientations stratégiques les plus importantes du ministère des Affaires culturelles est de valoriser le patrimoine dans ses composantes matérielles et immatérielles, de travailler à sa bonne utilisation et à son investissement et d’inscrire le plus possible de ses éléments et de ses expressions à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ainsi que l’élaboration d’une législation pour créer de nouveaux mécanismes susceptibles de soutenir les investisseurs dans le secteur du patrimoine, et de l’artisanat. Elle a souligné qu’investir dans la culture en général pour créer de la richesse et soutenir le développement est devenu l’un des fondements des politiques économiques dans le monde.
Le programme inaugural comprenait une intervention scientifique de la chercheuse Sonia Hamzaoui sur «Le costume traditionnel: une identité nationale et une intimité régionale», dans laquelle elle a développé la symbolique de son ornement, le savoir-faire et l’imaginaire qui le composent. Marqué par différents rituels, l’habit traditionnel était sujet à de nombreuses études ethnographiques qui ont exploré les civilisations diverses qui l’ont influencé, développé jusqu’à sa modernisation qui a fait de cet ornement un produit prisé sur le marché international. Entre code régional et code social et statut familial, l’habit traditionnel porte des signes et des significations.
Elle a, à ce propos, souligné aussi le travail d’inventaire et de collecte de ces œuvres par l’INP.
Plusieurs musées nationaux tunisiens réservent un pavillon pour des expositions à ce patrimoine vestimentaire ainsi que des expositions temporaires dans le monde et en Tunisie.
Une seconde intervention faite par Abdelmalik Ben Fraj, superviseur des réserves nationales du patrimoine traditionnel au Palais Ksar Said, sous le titre «Trésors cachés des magasins nationaux à partir de pièces ethnographiques : exemples de vêtements traditionnels» a suscité l’intérêt.
La journée d’ouverture a été conclue par un hommage à quelques chercheurs et artisans spécialisés dans le costume traditionnel, avant d’organiser la présentation d’une robe géante de la créatrice Amal Al Saghir, avec un accompagnement musical assuré par l’artiste Ghinoua Ben Tara, et une courte représentation théâtrale de Kamal Al Alaoui.