Accueil A la une Naufrage du navire Xelo dans le Golfe de Gabès : La catastrophe écologique écartée, mais…

Naufrage du navire Xelo dans le Golfe de Gabès : La catastrophe écologique écartée, mais…

• La catastrophe écologique qu’on redoutait fait, désormais, partie du passé
• L’intervention des autorités a été rapide et efficace et le danger d’une marée noire est bien derrière nous à la suite de l’opération de pompage
• Il reste à enquêter pour déterminer les dysfonctionnements qui ont permis au navire d’accoster au port de Gabès

La présidence de la République est tranchante: «Les quantités de pétrole qui ont fuité du pétrolier Xelo au Golfe de Gabès sont limitées».

La présidence ajoute, dans un communiqué publié lundi 18 avril: «Il s’agit de carburant qui a fuité des réservoirs du navire», infirmant, ainsi, les rumeurs selon lesquelles les quantités fuitées proviendraient de la cargaison estimée à quelque 750 tonnes de fuel.

Dans le même sillage, Leila Chikhaoui, ministre de l’Environnement, a affirmé mardi 19 avril: «le danger d’une marée noire est derrière nous».

En visite de terrain sur la zone de l’accident, elle précise encore: «Les opérations de pompage sont aujourd’hui complètement achevées».

Plus rassurante encore, Mme Chikhaoui souligne: «La situation est moins grave que nous le pensions. La zone est actuellement sous haute surveillance. Nous sommes hors de la zone de danger».

Ainsi, tous les dangers sont-ils levés et on ne risque plus rien et la catastrophe écologique que tout le monde pronostiquait quand le navire Xélo a coulé, samedi dernier, dans le golfe de Gabès, n’est plus qu’un mauvais souvenir ou plutôt des pronostics précipités que certaines n’ont pas hésité à avancer, allant jusqu’à exprimer de sérieux doutes quant à la possibilité pour la Tunisie de faire face avec doigté à la catastrophe avant même que les opérations de sauvetage ne  démarrent.

Des doutes persistants

Restent posées, cependant, plusieurs questions qui attendent des réponses claires et précises. La première est la suivante: d’où provenait le navire Xélo pour atteindre le golfe de Gabès sur sa route en direction de Malte comme l’a déclaré le capitaine du cargo ?

Cette question s’est imposée avec insistance d’autant plus que l’autorité portuaire de Damiette (Egypte) vient de publier un communiqué où il est indiqué: «Le port de Damiette n’a pas été le point de départ du voyage du cargo échoué au golfe de Gabès».

Donc, en infirmant les déclarations du capitaine du navire Xelo, les Egyptiens laissent planer un air de crédibilité à la rumeur selon laquelle le navire en question est un cargo de contrebande de pétrole qui navigue illégalement et qui est parvenu à atteindre les eaux tunisiennes, à accoster au port de Gabès, à recevoir l’assistance de ravitaillement qu’il a demandée et à reprendre sa course sans que les autorités portuaires de Gabès ne découvrent la situation illégale dans laquelle il transportait ses marchandises.

Maintenant que la catastrophe écologique a été évitée, que les gardes-côtes et l’armée sont parvenus à achever, avec réussite, les opérations de pompage du fuel transporté par le navire Xélo et que plusieurs pays amis, dont en particulier l’Italie, ont apporté leur soutien logistique dans le but d’affronter avec brio cet accident, l’on se demande comment ce navire, dont personne ne sait la provenance ou même l’identité ainsi que le contenu (le certificat de contenu du navire, c’est-à-dire la nature de la marchandise qu’il transportait, a été déclaré introuvable à la suite du naufrage), a-t-il reçu l’autorisation d’accoster au port de Gabès, de se ravitailler en produits d’alimentation puis, enfin, de quitter le port pour être retrouvé, six jours après, en train de prendre l’eau.

La question reste posée tant que l’enquête n’aura pas jeté la lumière sur les points noirs qui ont accompagné l’affaire depuis son démarrage jusqu’à sa conclusion, heureusement positive pour les sept marins qui étaient à bord du navire et aussi pour la zone de Gabès qui était menacée d’une marée noire dont personne ne pourrait évaluer la gravité.

Le drame maritime au large du golfe de Gabès est pour le moment écarté mais peut-on dire que le danger de la pollution qui étouffe toute la région est contenu?

Les activistes de la société civile sont persuadés que la campagne «Stop pollution» doit se poursuivre et donner lieu à une intervention rapide et efficace de la part des autorités.

Charger plus d'articles
Charger plus par Abdelkrim DERMECH
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *