Aux joueurs d’assumer leurs responsabilités mais aussi à l’entraîneur de faire son mea culpa et de se remettre en permanence en question.
Certes, Nabil Kouki peut évoquer ce coup de pied arrêté de Houssem Dagdoug de la 27e minute de jeu qui a failli faire mouche mais qui a fini par atterrir sur le poteau droit du gardien Noureddine Farhati. Il y a aussi ce premier penalty de la 68e minute, tiré lamentablement au dessus de la barre transversale par Aymen Harzi, et ce second coup de pied de réparation tiré de façon assez surprenante par Walid Karoui dans les mains du portier benguerdanais qui a choisi le bon côté. Or, l’on ne peut seulement revenir là-dessus pour tenter d’expliquer et de justifier un nul des plus amers qui a pratiquement mis à l’eau tous ses calculs d’enchaîner après le partage des points avec l’ESS à Sousse, par un succès qui lui permettrait d’être toujours dans le rétroviseur des équipes qui ont pris de l’avance (EST, CA et USM). Mais il ne peut pas s’arrêter à cet argument même logique pour atténuer l’ampleur de ce gâchis et ses probables répercussions sur la suite du parcours des «Noir et Blanc» qui ne peuvent pas se contenter du statut d’outsider dans ce mini-championnat
Choix discutables
Principal grief qu’on peut lui faire : pourquoi avoir chambardé la composition de la formation qui a fait bonne figure et bonne impression face à l’Etoile ? Changement radical qui a touché le compartiment offensif sur lequel pesaient le poids et la responsabilité d’assurer les trois points d’une victoire impérative. L’incorporation d’entrée de jeu du trio inattendu Chaouat-Hamrouni-Néji n’a pas été un pari intelligent ni une carte gagnante. La preuve c’est que, pendant toute une mi-temps, le CSS n’a pas réussi à créer des occasions de but et a pratiquement été sans réel danger pour une USBG recroquevillée derrière et qui s’attendait à une furia offensive locale et qui espérait, priait même pour s’en sortir avec le moins de dégâts. Le fait qu’elle a fini les 45 premières minutes sur le score de 0-0 lui a donné des ailes pour défendre âprement, crânement pour obtenir son premier point après deux défaites. On ne sait pas quelle mouche a piqué Nabil Kouki pour laisser Chadi Hammami, Nabi Camara et Ismail Diakité comme jokers à utiliser en cours de jeu ! Mohamed Amine Hamrouni a été sorti dès la première demi-heure de jeu, Fares Néji dans le dernier quart d’heure, signe qui ne trompe pas que ses choix de départ n’ont pas été concluants. Firas Chaouat a été maintenu malgré le peu d’apport qu’il a donné dans la zone de vérité adverse, avec sa lenteur et son manque de vitesse et de force de percussion dans le cœur de la défense. Les deux penalties obtenus n’étaient pas le fruit d’une forte pression, d’un siège sans pitié mais plutôt le résultat de deux actions qui ont provoqué des fautes individuelles sur le porteur de la balle dans des zones mortes qu’une défense lucide et sûre d’elle même aurait pu facilement éviter. Au lieu de maintenir la formation brillante à Sousse et de ne changer que l’approche de ce match contre l’USBG, un adversaire prenable, touché moralement après son entame catastrophique de cette phase du play-off, Nabil Kouki n’a pas résisté à la tentation de vouloir surprendre et de jouer l’entraîneur philosophe. Il l’a payé cash pour ce match. Aux joueurs d’assumer leur responsabilité de ce passage à côté de la plaque mais à l’entraîneur aussi de faire son petit mea culpa et de se remettre en permanence en question. Pour pouvoir rectifier ce qui peut l’être tant qu’il est encore temps.
crédit photo : © Imed HADDAD