Parfois la prestation d’un seul joueur peut faire la différence dans un match. Ce fut bien le cas avec les prouesses du gardien «sang et or», Sedki Debchi, devant le CA.
Grâce à un impérial Sedki Debchi dans les bois, l’Espérance a évité la défaite dans son derby contre le club Africain avant-hier à Radès. C’est du moins la principale impression qu’on peut garder de ce grand duel de la capitale auquel plus de vingt mille spectateurs clubistes ont assisté. Ces derniers ont été d’un apport certain en faveur des «Rouge et Blanc» qui n’ont guère démérité face au champion sortant, qui n’est autre que le leader du play-off grâce à ses deux précédentes victoires remportées devant le CSS (2-1) et l’USM (1-0). Il faut dire qu’une autre victoire aux dépens du CA aurait abouti à compromettre sérieusement les chances des rivaux de l’Espérance d’une manière précoce pour le compte du championnat. Et c’est tant mieux, car le charme de la compétition est, de ce fait, préservé.
Dans ce match phare de la journée, le Club Africain a eu le mérite d’imposer son style et d’être très entreprenant dans l’animation du jeu, notamment au milieu du terrain, grâce à Larry Azouni, Chiheb Laâbidi et Ahmed Khelil. De leur côté, les deux attaquants clubistes, Zouheïr Dhaouadi et Yassine Chamakhi, ont empêché les deux latéraux «sang et or», Raed Fedaâ et Elyès Chetti, de se ruer en attaque comme d’habitude. Chose qui a sérieusement handicapé l’Espérance au niveau de la construction du jeu offensif et surtout en ce qui concerne la monopolisation du ballon qui est devenue sa principale arme servant à priver l’adversaire de toute initiative.
Le Club Africain a démontré qu’il a du caractère, ainsi qu’une bonne maîtrise tactique qui lui a permis de contrecarrer l’Espérance.
Debchi, un grand projet
Il faut dire que l’Espérance n’était pas dans un grand jour. Cela s’explique par plusieurs facteurs. Il y a, particulièrement, la petite forme du stratège Saber Bougrine, qui n’a pas été égal à lui-même depuis son retour, après deux journées d’absence pour blessure.
Cela a coïncidé aussi avec le manque d’inspiration de Mohamed Ali Ben Romdhane, dont dépend toute l’efficacité de l’Espérance sans l’ombre d’un doute.
Et quand le milieu de l’Espérance piétine, rien ne va. Cela s’est d’ailleurs répercuté sur le rendement de la ligne d’attaque, composée de Ben Hammouda et Eduwo, qui étaient privés des dernières passes susceptibles d’être exploiter pour marquer des buts.
Par ailleurs, le jeune keeper Sedki Debchi a brillé de mille feux avant-hier grâce à des arrêts dignes d’un grand gardien. Ce dernier rempart de la défense ‘‘Sang et or’’, âgé d’à peine 22 ans, a volé la vedette à tout le monde dans ce bras de fer qui exige une forte personnalité et beaucoup de métier, surtout dans un tel poste où la moindre bévue peut démolir.
Grâce à sa taille (1,97m), à sa promptitude féline et surtout à son flegme, Debchi a prouvé qu’il est, pour de bon, prédestiné à une grande carrière. Déjà, il se fait de plus en plus remarquer, comme pour dire au coach national qu’il mérite une place parmi les «Aigles de Carthage».
Sedki Debchi a effacé au moins trois buts tout faits des Clubistes, dont particulièrement le penalty tiré par Chiheb Laâbidi qu’il a dévié magistralement en corner à la 50’.
Dans l’attente d’autres confirmations de la part de ce gardien pétri de qualités, l’on peut d’ores et déjà dire qu’il a réussi son baptême du feu. Et c’est tant mieux aussi bien pour l’Espérance que pour la sélection nationale…
Bien évidemment, son perfectionnement doit toujours être à l’ordre du jour de toutes les séances d’entraînement.
Après ce match nul qui vaut réellement une victoire, l’Espérance se maintient en tête du classement du play-off. Toutefois, il faut que son staff technique s’attèle davantage à peaufiner le rendement des attaquants qui laisse toujours à désirer.
crédit photo : © Mokhtar HMIMA