Des incendies ont été récemment déclenchés simultanément dans plusieurs régions du pays. Ils seraient d’origine criminelle, selon différentes sources. C’est ainsi qu’une enquête a déjà été diligentée pour situer les responsabilités.
En une semaine, plusieurs endroits partout dans le pays ont simultanément, pris feu : Souk Jara à Gabès, entrepôts à Ben Arous et à Bizerte, usines, champs agricoles, port commercial à Sfax, et la liste des sinistrés est encore longue. La saison des incendies a-t-elle commencé tôt ? Leur récurrence demeure, alors, une malédiction qui réveille les vieux démons de la pyromanie.
Dans ce climat politique assez tendu, sur fond de conflits d’intérêts et de calculs étriqués, la concomitance des feux n’est guère une simple coïncidence. Et encore moins une revanche de Dame nature, d’autant plus que la chaleur n’est pas aussi élevée. Car ce n’est pas un hasard si ces incendies, ayant gagné, dans un laps du temps court, de vastes superficies, ont été synchronisés. La cause humaine fut, d’emblée, invoquée. D’autres n’ont pas écarté le scénario des règlements de comptes. Soit la politique de la terre brûlée comme le prétendait le Président de la République lui-même. «Ces incendies qui se sont déclarés dans plusieurs régions du pays ne sont pas spontanés. Même la mer n’a pas été épargnée par la politique de la terre brûlée», martèle le Chef de l’Etat, depuis le siège du ministère de l’Intérieur.
La politique de la terre brûlée !
Il a même pointé du doigt un complot fomenté par ses opposants, ceux qui cherchent, selon lui, à attiser les tensions et à semer la zizanie et la division. D’ailleurs, Kaïs Saïed avait, publiquement, accusé le Front de salut national, sous la houlette de son chef Nejib Chebbi, complice d’Ennahdha et ses nouveaux alliés. Ceux-ci n’ont cessé, depuis le 25 juillet, d’agir contre lui et mettre la pression pour revenir sur le devant de la scène. Ils voudraient ressusciter ce qu’ils croyaient être un règne de bonne gouvernance et de démocratie participative. Ils font tout pour y arriver. Jusque-là, la multiplication des incendies n’a pas d’explication, sauf l’hypothèse de pistes criminelles. L’ancien colonel-major Khalifa Chibani a fait prévaloir la thèse des incendies prémédités, vu qu’ils coïncidaient avec des tiraillements politiques et partisans. Lui aussi a évoqué la politique de la terre brûlée.
Rappelons que des incendies ravagent chaque été des milliers d’hectares en faisant perdre d’énormes quantités de nos récoltes, notamment céréalières. Cela a toujours été le cas dans plusieurs régions. Mais, tout passe inaperçu ! Sans suite ni sanctions. Cette fois-ci, le Président de la République a brandi haut l’application de la loi. «Tolérance zéro quant aux tentatives de sabotage et d’incendies criminels», menace-t-il. Toujours est-il que l’impunité l’emporte sur la reddition de comptes. D’autant que la justice n’a plus souvent parachevé son processus. D’ailleurs, comme toujours, une commission d’enquête, a-t-on appris, a été formée pour faire la lumière sur les sinistres.