En se séparant de Lassaâd Jarda, son troisième entraîneur en une saison, le club n’a plus droit au recrutement. Un staff technique intérimaire terminera la saison. Une fin de saison inédite, mais houleuse, que le club n’a jamais connue par le passé.
C’est une situation critique que vit le club phare du Sahel. La crise s’est définitivement installée après la défaite concédée samedi dernier, à domicile, devant l’US Monastir. Une lourde défaite du reste (4-2).
La contreperformance de samedi dernier a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pris pour cible par une frange de supporters qui n’ont pas hésité à lui jeter des bouteilles en pleine figure, Lassaâd Jarda a préféré se retirer. Selon nos sources, l’ex-entraîneur étoilé a été contacté par les membres de sa famille, qui résident en Autriche, lui demandant de rompre le contrat pour question de dignité.
Avec le départ de Jarda, l’Etoile n’a plus le droit de recruter un entraîneur jusqu’à la fin de la saison. C’est que les règlements de la FTF stipulent que chaque club n’a le droit qu’à trois entraîneurs par saison. Pour rappel, l’ESS a débuté l’exercice en cours avec Lassaâd Dridi, remercié au mois de novembre. Il a été remplacé par Roger Lemerre qui a quitté, à son tour, Sousse au début du mois de mars. Lassaâd Jarda n’a pas fait long feu non plus. De quoi se poser des questions…
L’ombre de Bertrand Marchand !
Il était présent sur les gradins samedi dernier où il a assisté au match ESS-USM. C’est de Bertrand Marchand dont on parle. Selon des échos en provenance de Sousse, Bertrand Marchand pourrait être recruté comme directeur sportif, superviser les entraînements et laisser la manette, les jours des matches, à l’entraîneur intérimaire, Moez Gazzah. C’est une option qui est à l’étude, même si, officiellement, on ne dit rien.
Cela dit, d’autres noms ont circulé à Sousse ces derniers jours. Un nom est revenu avec insistance, celui de Mohamed Mkacher. Mais, encore une fois, Mkacher n’est pas intéressé. Exerçant actuellement en Arabie saoudite en tant qu’entraîneur en chef d’Al Ain, Mkacher dispose déjà d’offres émanant d’autres clubs saoudiens et, selon nos informations, il a l’intention de poursuivre l’aventure dans son pays de résidence.
Un autre technicien exerçant en Arabie saoudite est également sur les tablettes des dirigeants étoilés. Il s’agit de Abderrazek Chebbi.
Lacune administrative et effectif surchargé
La situation critique que vit le club actuellement et la manière avec laquelle il a été géré administrativement suscitent des interrogations. Si trois entraîneurs ont défilé depuis le début de la saison et qu’un staff technique intérimaire se trouve à la tête de l’équipe première actuellement, c’est à cause de la gestion administrative du président du club, Maher Karoui.
Outre qu’il n’a pas le poids financier de son prédécesseur Ridha Charfeddine, Maher Karoui a cumulé les erreurs de gestion. La dernière en date est celle de ne pas être en mesure de protéger son entraîneur, ce qui a poussé ce dernier à jeter l’éponge suite à l’agression dont il a été victime à la fin du dernier match de l’équipe.
Outre le départ de Jarda, le président de l’Etoile n’a pas su assurer l’assise nécessaire dont chaque entraîneur a besoin pour travailler. C’est que Maher Karoui n’a pas l’assise financière nécessaire pour être le pourvoyeur principal d’un club de la trempe de l’ESS. Il aurait dû y penser avant de se présenter à la présidence du club.
Côté sportif, l’effectif est surchargé, à défaut d’être bien garni en termes de qualité. En conséquence, les résultats de l’équipe ne sont pas réguliers, outre qu’ils sont en deçà des attentes de ses supporters. Il faut dire aussi que l’instabilité technique y était pour grand-chose. Bref, c’est une fin de saison houleuse que connaît le club phase du Sahel. Maher Karoui en assume l’entière responsabilité. L’été s’annonce très chaud à Sousse et le bureau directeur actuel risque de payer un lourd tribut. Les observateurs les plus avertis suivront avec intérêt la fin de saison à Sousse. Pour sa première sortie officielle à la tête de l’équipe, le staff technique intérimaire, conduit par Moez Gazzah, aura un périlleux déplacement à faire ce dimanche à Radès, où il aura à affronter l’EST. Mission difficile et une éventuelle contreperformance sera lourde de conséquences.
crédit photos : © Mokhtar HMIMA