Accueil A la une L’anarchie dans tous ses états : Coût de la survie

L’anarchie dans tous ses états : Coût de la survie

Il n’y a pas que la cherté de la vie ou les pénuries artificielles de nombreux produits de première nécessité qui compliquent la vie des Tunisiens. La qualité du cadre de vie est, elle aussi, de plus en plus préoccupante. Les politiciens qui étaient au pouvoir depuis 2011 ont laissé pourrir la situation. Celle-ci empire aujourd’hui.

La question de la qualité de vie des citoyens a été, tellement, évoquée qu’elle n’intéresse plus personne. Le fameux problème de la cherté de la vie occupe le haut du pavé dans les préoccupations des consommateurs. A cela on a ajouté les interminables pénuries des produits de première nécessité. Deux produits de base ont disparu de la circulation: l’huile subventionnée et la semoule. Ils n’existent que dans les communiqués officiels. Depuis plusieurs années, cette huile n’est plus à la portée du simple citoyen malgré tout ce que les responsables nous annoncent à grands renforts de reportages télévisés. Personne n’est capable d’obtenir une bouteille de cette huile subventionnée dont on nous dit qu’elle est distribuée en centaines de milliers de tonnes ! Pourtant, tout le monde sait (et à plus forte raison les autorités) où vont ces deux produits (l’huile et la semoule).

Aucun rapport entre l’officiel et le réel

Les prix pratiqués sont, pour la plupart, hors de portée de la bourse du consommateur moyen. Ce qui fait que certains produits agricoles bien de chez nous sont écoulés à des prix qui dépassent tout entendement. Et les acteurs de se rejeter les responsabilités les uns sur les autres. L’agriculteur accuse les spéculateurs dans les engrais, l’alimentation des animaux, les intrants etc. Les pêcheurs s’en prennent à l’augmentation des prix du carburant et du matériel de pêche ou aux intempéries et le cercle des jérémiades n’en finit pas. Et dire que c’est, toujours, aux consommateurs tunisiens de payer les pots cassés !

Sur ce point, justement, on constate l’échec cuisant des mesures officielles pour traiter cette dérive des prix et cette mainmise des différents lobbies sur les marchés. Echec retentissant, aussi, de ces organisations qui s’affichent dans les différents médias et à travers les réseaux sociaux comme les défenseurs du pouvoir d’achat des Tunisiens. Aucune de ces organisations n’est parvenue à apporter une quelconque solution aux vrais problèmes du consommateur. Aucune mesure pratique n’a pu être proposée pour l’aider à satisfaire ses demandes ou à faire pression sur ceux qui tirent les ficelles pour garder un niveau élevé des prix et accentuer les pénuries de nombreux produits alimentaires.

Quant aux politiciens que l’on connaît, on les voit gesticuler dans tous les sens pour retrouver des privilèges qu’ils ont perdus et des postes d’influence qui leur avaient permis de s’arroger des droits et des faveurs au détriment des masses appauvries au cours de la sinistre décennie. Leur seul souci est de former des gouvernements parallèles, des circuits parallèles et des Etats parallèles. Ils sont des adeptes des mondes parallèles où ils excellent. On devine qu’ils ne sont, malheureusement, que des pantins de l’étranger et qu’ils sont chargés de tout faire pour mettre tous les obstacles devant les efforts visant à sortir le pays de l’impasse. Ces individus sont prêts à tout. L’important pour eux c’est de revenir au pouvoir et se servir tout en servant leurs maîtres.  

Spectacles désolants

Ne terminons pas ces propos tristes sans mentionner ces spectacles fort désolants qui commencent à se généraliser partout. Dans chaque quartier on remarque que les chiffonniers ne se contentent plus de fouiner dans les poubelles. Ils en prennent, carrément, possession ! Oui. Près de chaque lot de conteneurs on voit ces “berbachas” poser leurs gros sacs tout près de ces poubelles et marquer, ainsi, leur “territoire. Ils signifient, par-là, aux autres fouineurs que ce lot de poubelles leur appartient en exclusivité. C’est eux, seulement, qui ont le droit d’y toucher. Autre phénomène qui commence à prendre de l’ampleur et qui risque de se banaliser comme tant d’autres, c’est l’exploitation des ronds-points. Après l’occupation de ces endroits par des marchands clandestins de légumes et de fruits, voilà qu’apparaît une nouvelle catégorie d’intervenants. Plusieurs ronds-points sont, en effet, investis par des groupes de personnes qui choisissent de s’y installer avec enfants et bagages ! Le spectacle est choquant dans un pays que l’on pensait être au  XXIe siècle. Pourquoi cette clochardisation de notre pays ne veut pas connaître de fin ? Est-on vraiment condamné à aller, toujours, de l’avant sur cette mauvaise pente ? Faut-il, ainsi, que nos responsables soient tellement démunis et incapables de trouver les solutions et de laisser pourrir les situations ? Sommes-nous devant le début de la fin ? Ou sommes-nous condamnés à, toujours, subir la loi … des hors-la-loi ?

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