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Le combat se fera à travers les urnes

Editorial La Presse

Conformément au décret présidentiel portant convocation des électeurs pour le référendum du 25 juillet 2022, l’Isie a donné dimanche le coup d’envoi de l’élargissement du programme d’inscription continue dans les différentes régions de la République. Lors de ce référendum, les électeurs répondront par «oui» ou «non» à la question «Approuvez-vous le projet de la nouvelle Constitution de la République tunisienne ?». Bien que la commission de Venise ait émis, vendredi dernier, à la demande de la délégation de l’Union européenne en Tunisie, un «avis urgent» sur le cadre constitutionnel et législatif concernant le référendum du 25 juillet et les élections législatives du 17 décembre, dans lequel elle estime que l’abrogation du décret-loi n° 2022-22 amendant et complétant la loi sur l’instance électorale (Isie) est «essentiel pour la légitimité et la crédibilité de tout processus électoral ou référendaire».

Soit, elle ne remet pas en question le besoin de telles échéances électorales pour sortir le pays de sa crise politique, mais recommande que ces élections soient organisées par l’Isie «dans sa composition antérieure au décret-loi n° 2022-22». Toutefois, la Commission de Venise reconnaît pleinement «le droit souverain du peuple tunisien de procéder à une refonte ou à une modification de la Constitution de 2014 et affirme qu’il ne lui appartient pas de prendre position sur les choix politiques inhérents à toute grande révision constitutionnelle». Ce sur quoi tout le monde est d’accord, étant donné que le système politique, tel que préconisé par la Constitution de 2014, n’a pas fonctionné et a miné le pouvoir exécutif au profit du pouvoir législatif qui lui-même n’est pas parvenu à assurer un bon équilibre des pouvoirs et est devenu source de crises. Maintenant que la machine électorale s’est mise en branle, il faudrait suivre son action au lieu d’essayer de gripper le moteur par des contestations politiques internes ou par des pressions étrangère. Laissons le peuple, seul dépositaire du pouvoir, dire explicitement son mot à propos de l’avenir politique du pays. Le combat se fera en Tunisie au niveau des urnes et non sur les plateaux télé et les tribunes de presse. Les partis politiques, les acteurs de la société civile et les organisations nationales n’ont  qu’à mobiliser leurs troupes pour faire triompher leurs choix au lieu de s’adonner à un combat de coqs qui ne fera qu’accentuer les divisions.

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Un commentaire

  1. Brahim

    31 mai 2022 à 20:16

    Monsieur le Directeur de la Rédaction. J’ai lu relu 2 fois ! votre excellent éditorial. D’après vous tout fonctionne normalement et il n’y a que les esprits malfaisants qui essaient de torpiller le processus tout à fait conforme à la Constitution et aux règles démocratiques. Alors pourquoi notre Chef de l’État (qui brille par sa méconnaissance de la « chose politique » et de la géopolitique) s’est-il insurgé contre la Commission de Venise, un organe respectable et fort respecté par tous les pays à travers sa harangue déplacée. Des propos qui ne l’honorent nullement. Et si vous croyez que la lumière va jaillir des urnes, détrompez-vous. Le peuple risque d’être déçu. La crise surtout économique, financière et sociale perdurera même sous une probable dictature rampante….

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