crédit photo : © Mokhtar HMIMA
Que cette victoire édifiante du Club Tunisie soit pleine d’enseignements à exploiter à bon escient par Jalel Kadri qui se doit d’avoir les idées bien cadrées.
Après une première mi-temps aussi décevante qu’inquiétante, notre équipe nationale s’est métamorphosée littéralement en deuxième période pour étriller la Guinée équatoriale sur le score sans appel de quatre buts à zéro. Ce fut dans le cadre de la première journée du groupe «J» des éliminatoires de la CAN 2023 qui aura lieu en Côte d’Ivoire.
On ne peut pas dire que les «Aigles de Carthage» ont mangé du lion entre les deux mi-temps, parce que les raisons de l’heureuse transformation sont les nombreux changements effectués par Jalel Kadri. Lesquels changements constituaient en vérité les choix qui devaient franchement être opérés d’emblée sans avoir à perdre toute une mi-temps avant de voir juste. Ce fut rocambolesque au point de nous faire croire que notre sélection est atteinte de «bipolarité», tellement elle peut être capable de la plus mauvaise des prestations et de la meilleure des prouesses dans un même match.
On ose même dire que Jalel Kadri a joué avec le feu en gardant ses «cadres» sur le banc de touche durant la première mi-temps. En effet, si la Guinée équatoriale avait pris l’avantage en première mi-temps, l’incorporation des titulaires en puissance aurait pu être superflue car l’adversaire aurait pu gagner en confiance et devenir intraitable en seconde période.
Du coup, on a l’impression que le coach national sousestimait beaucoup l’adversaire ou bien qu’il considérait ce duel continental officiel comme étant un simple match de préparation dans lequel tous les essais étaient permis. Bref, nous souhaitons qu’une nouvelle leçon soit retenue de ce match à deux visages diamétralement opposés.
M’Sakni, l’homme-clé
Kadri aura eu l’occasion de constater qu’il est inutile de marcher dans les pas de son prédécesseur qui ne savait jamais où donner de la tête avec un effectif constamment passé en revue sans la moindre idée fixe. Il y a des vérités qui n’échappent plus à personne, et qui se doivent d’être convenues une bonne fois pour toutes.
Youssef M’Sakni est, sans l’ombre d’un doute, l’homme à tout faire de la sélection et dont la présence est vitale. Tout le système de jeu de notre équipe nationale doit être conçu autour de cet homme-clé. Il arrive à M’Sakni d’être trahi pas sa forme physique parfois. Mais cela ne doit plus être une raison de le clouer sur le banc de la touche pour l’incorposer en fin de match. Aujourd’hui, un footballeur talentueux ayant dépassé (de peu) la trentaine est loin d’être fini ou d’être voué au sort d’un «pauvre» remplaçant.
En témoigne le rayonnement sans appel de joueurs modèles qui crèvent toujours l’écran, tels que Benzema, Ronaldo, Messi, Ibrahimvic, etc.
M’Sakni a raté la Coupe du monde 2018, mais il demeure très motivé pour exceller au Qatar à la fin de cette année.
Ce joueur, incorporé à vingt minutes de la fin du match, a fait la différence en donnant un coup de fouet au jeu offensif collectif.
Sa présence a donné des ailes et des solutions aux deux autres vieux routiers Naïm Sliti et Ferjani Sassi.
Jalel Kadri doit se rendre à l’évidence qu’ avec des joueurs comme Drager, Maâloul, Talbi, Ghandri, Ben Romdhane, Aïdouni, Sassi, Jaziri, Sliti et en particulier M’Sakni, comme ossature immuable, l’équipe nationale peut progresser jusqu’à atteindre le niveau escompté de respectabilité.
Grâce à cette éclatante victoire réalisée devant un interlocuteur modeste, certes, la troupe de Jalel Kadri est bien partie pour nous rendre le sourire.
Et il n’est guère exclu que cette dernière performance dissuade ses adversaires à l’avenir, à commence par le Botswana, son prochain client en déplacement demain après-midi.