Selon la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa), environ 16.021 incendies ont été enregistrés en 2021, soit une moyenne de 44 incendies par jour. Chaque été, ils sont la cause de milliers de sinistres qui, parfois, tournent au drame. Certes, les responsables de la Ftusa ont insisté sur la culture de la prévention pour éviter les incendies. Mais, le retard des interventions des sapeurs-pompiers est aussi pointé du doigt et plusieurs incendies auraient pu être maîtrisés si les opérations étaient promptement menées.
Cependant, il ne faut pas oublier aussi les moyens limités dont disposent les soldats de feu quand ils doivent intervenir partout où il y a des flammes. Et c’est justement là, en cas de sinistre, où l’on assiste à des scènes récurrentes où on voit des pompiers qui ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver l’eau, principal agent extincteur du feu. C’est que l’absence de vision prospective de l’évolution des cités a donné naissance à des villes chaotiques dont la dimension urbanistique n’intègre pas les caractéristiques opérationnelles.
En effet, l’absence de moyens d’extinction à proximité des lieux d’intervention des sapeurs-pompiers tels que les points d’eau, les bouches et poteaux d’incendie et l’inexistence de robinets d’incendie armés, colonnes sèches et colonnes en charge, prouvent que l’importante évolution spatiale des villes révèle des anomalies bizarroïdes qui attestent que les différents acteurs normalement associés à ce genre de conception d’ensemble ont finalement opéré chacun seul dans son champ d’action. Ce qui ne fait que compliquer la tâche et aggraver le danger en cas de sinistre. De ce fait, l’amélioration de la sécurité au sein de ce type de quartiers s’avère plus qu’indispensable. Il serait plus qu’opportun que les services de la Protection civile procèdent à une inspection régulière des installations de lutte contre les incendies dans ce genre d’agglomération. Il s’agit aussi d’apprécier la situation réelle de la sécurité extérieure des villes et de veiller à la disponibilité de points d’eau tels que réservoirs et bornes à incendie dans tous les quartiers ou de préconiser les solutions adéquates prenant en compte les diverses contraintes architecturales et techniques pouvant entraver l’intervention des sapeurs-pompiers.