• La réunion de négociation a duré 5 heures et s’est soldée par un échec
• Demain, jeudi 16 juin, 159 établissements et entreprises publics observeront une grève générale
• Les négociateurs de l’Ugtt révèlent : «Les membres du gouvernement étaient venus à la réunion les mains vides pour faire de la figuration»
Ceux qui s’attendaient, lundi 13 juin, à ce que la rencontre Ugtt-gouvernement dite de la dernière chance aboutisse à un accord annulant la grève générale des salariés du secteur public décrétée pour demain jeudi 16 juin ont dû déchanter, puisque, au bout d’un round de négociations qui a duré plus de cinq heures, les négociateurs de l’Ugtt et ceux du gouvernement se sont trouvés dans l’obligation de déclarer aux journalistes et à l’opinion publique que les pourparlers ont échoué et que la grève sera maintenue. Ainsi, les 159 établissements et entreprises relevant du secteur public débrayeront demain jeudi. Ce qui revient à dire que près de 250 mille salariés de l’Etat, selon les chiffres avancés par les syndicalistes, chômeront en ce jour de grève générale, à l’exception de certains secteurs aux activités à caractère urgent.
Hier, mardi 14 juin, Slaheddine Selmi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail et membre de la délégation syndicale négociatrice avec la délégation gouvernementale, a qualifié, sur les ondes d’une radio privée, la rencontre Ugtt-gouvernement, dont on attendait monts et merveilles, de «véritable mascarade».
Le responsable syndical révèle, en effet : «Les membres de la délégation gouvernementale sont allés jusqu’à nous proposer d’accepter que les augmentations salariales que l’Ugtt réclame au profit des salariés du secteur public dans le but de faire face à la détérioration de leur pouvoir d’achat soient appliquées en 2029. L’Ugtt ne peut, en aucun cas et en aucune manière, accepter une telle proposition».
«De plus, ajoute-t-il, après avoir approuvé l’annulation de la circulaire n°20 émise par la Cheffe du gouvernement et relative aux négociations salariales avec les syndicats, les membres de la délégation gouvernementale se sont rétractés et ont demandé que le procès-verbal sanctionnant les travaux de la rencontre-négociation ne mentionne pas cet accord. Une fois de plus, les négociateurs de l’Ugtt ont opposé un non catégorique à cette exigence gouvernementale».
On débattra du statut général de la Fonction publique
Et la réunion de négociation qui a démarré à 16h30 d’accoucher, tout de même, d’un accord: la fixation d’un délai «jusqu’au mois de juillet prochain» pour entamer des négociations sur le statut général de la Fonction publique et des structures et entreprises ou établissements du secteur public.
Donc, si l’on a saisi les significations et cet accord issu de la rencontre du lundi 13 juin, on peut affirmer que les négociations sur le statut de la fonction et du secteur publics fixées pour fin juillet interviendront, une fois la grève générale du secteur public organisée et finalisée, demain jeudi 16 juin et une fois aussi la grève générale programmée pour les salariés de la Fonction publique dont on n’a pas encore fixé la date sera tenue et finalisée selon les normes que fixera prochainement le bureau exécutif de l’Ugtt en application du pouvoir qui lui est délégué par le groupement syndical de la Fonction publique.
L’Ugtt affirme: «La grève générale n’est pas politique»
Mais pourquoi aussi bien les syndicalistes que les négociateurs au nom du gouvernement ont-ils fait échouer cette réunion qualifiée par plusieurs observateurs «de réunion de la dernière chance», alors qu’on espérait aboutir à un accord ou un consensus propres à faire éviter au pays cette grève générale?
Selon les déclarations des négociateurs de l’Ugtt (ceux du gouvernement ont gardé le silence), «les membres du gouvernement étaient venus les mains complètement vides. Ils étaient juste venus faire de la figuration, sans avoir rien préparé pour l’échéance».