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Métro léger de Sfax : Le projet prend un tournant décisif

Le 1er coup de pioche fin 2020 . Doubement des voies de circulation véhiculaire
Avec l’approbation des études APS(avant-projet sommaire), menées du mois de février 2018 au mois de janvier 2019, par la Société du métro léger à Sfax (Smls), le projet du métro franchit un grand pas vers la concrétisation, tant il est vrai que les mots d’ordre desdites études sont exhaustivité, prévision, anticipation, application et adhésion citoyenne.

Pour la Société du métro léger à Sfax (Smls),la coopération avec le tissu associatif en vue d’obtenir l’adhésion des citoyens est en effet l’une des clés de réussite dansle pilotage du projet: «Les rencontres, échanges et débats qui ont eu lieu dans le cadre d’un plan de communication multiforme s’inscrivent dans le cadre de l’approche participative mise en œuvre et des principes qui fondent les actions de la Société et ses relations avec ses partenaires, en particulier la société civile dont des représentants ont, d’ailleurs, pris part aux travaux de la dernière réunion avec M.le ministre.», souligne Rachid Zaier, p-dg de la Smls.

Ainsi, ajoutée à la rigueur ayant caractérisé l’exécution des  différents volets des  études APS, les recommandations émises par les différentes associations de la société civile ont probablement «facilité» l’approbation études APS par le comité de validation,lors de la réunion du 12 juin courant, présidée par le ministre, dont a émané une batterie de décisions qu’on pourrait qualifier de déterminantes sur la voie de l’avancement du projet du métro léger à Sfax.

Lors de l’entretien accordé à notre journal, Rachid Zaier a passé en revue quasiment toutes les décisions ayant émané de ladite réunion, à savoir :

-L’élargissement de l’emprise des deux voies de circulation véhiculaire de façon à ce que la chaussée

comporte deux voies et non plus une voie unique, comme prévu initialement par les études APS. A la question de savoir si cela pourrait amener à la destruction de certaines constructions riveraines, dans la mesure où l’emprise de la route de Téniour est de 21 m à certains endroits alors que l’élargissement de l’emprise des deux voies  de circulation véhiculaire exige 24 m, le Pdg de la Smls a répondu : «Pas nécessairement car il est possible de satisfaire aux recommandations de la société civile sans faire de dégâts. Techniquement, il y a d’autres alternatives et solutions d’ordre chirurgical. Par contre, on devra se faire à l’idée que les études qui  seront entreprises dans ce sens pourraient exiger deux à trois mois de plus que prévu».

-Le prolongement, sur proposition de la municipalité de la Chihia, de la ligne T1, sur une distance de 1,5 km de façon à desservir les établissements scolaires et les installations industrielles, ce qui se traduit par un décalage du terminus de la ligne. Des instructions ont été données pour l’élaboration d’un cahier des charges et le démarrage d’une étude séparée pour éviter toute perturbation dans la réalisation des travaux dans leur formule initialement adoptée et parer à d’éventuelles répercussions négatives sur la rentabilité du projet, ce qui ne serait pas  apprécié par les bailleurs de fonds.

– L’option pour le tramway pour ce qui est de la ligne Sidi Mansour/ Taparura, via l’avenue Magida Boulila et la route de Gabès, au lieu des bus à haut niveau de service (Bhns). Dorénavant ce sera une ligne de tramway, soit la ligne T3 dont la capacité sera nettement supérieure à celle d’une ligne Bhns.

-L’option pour la formule de la voie en dénivelé au niveau du carrefour de Bab Jébli pour éviter le croisement entre la voie de circulation véhiculaire et les rails, avec l’aménagement d’un tunnel.

-L’augmentation de la capacité d’accueil des parcs-relais sur la ligne T1, ce qui nécessite forcément des études complémentaires.

A noter que ladite réunion a prévu une seconde rencontre destinée à fixer l’option définitive pour l’une des variantes présentées concernant l’emplacement de la gare (ou pôle) multimodale et trancher une fois pour toutes dans le différend qui oppose la municipalité

de Sfax à la Sncft, de quoi contribuer à débloquer la situation et à ouvrir la voie au démarrage des études APD (avant-projet détaillé). La même réunion aura à trancher sur la question relative à la liaison entre le centre-ville et Taparura, une question intimement liée à celle du pôle multimodal.

Un seul titre de voyage pour emprunter les différents moyens de transport

D’autres décisions portant sur des questions d’ordre technique ont émané de la réunion du 12 juin 2019. La première porte sur le pilotage d’études supplémentaires destinées à la restructuration du réseau de la soretras en vue d’en assurer la complémentarité avec le réseau de transport en site propre. La seconde a trait au pilotage d’une étude détaillée pourtant sur la billettique et la tarification, l’objectif étant de faire en sorte qu’un  seul titre de voyage puisse servir aux usagers pour emprunter les différents moyens de transport urbain.

Qu’en est-il des estimations prévisionnelles précédentes concernant la ligne T1? «Les estimations sommaires, situées aux alentours de 690 mille dinars en 2016, passent aujourd’hui à 1200 millions de dinars. Quant à l’estimation sommaire globale du projet du métro léger à Sfax, on sait qu’elle se situait en 2016 à 3 millions de dinars. Pour ce qui est d’aujourd’hui, on n’a pas encore fait le calcul.», répond Rachi Ezzaier.

Qu’en est-il du financement du projet du métro léger ? «La formule du Partenariat Public/ Privé a été finalement abandonnée vu le peu d’intérêt qu’elle présente pour les investisseurs privés dont le souci majeur est d’avoir un retour sur financement, ce que le projet n’est pas en mesure de leur offrir vu sa nature de projet social. En revanche, le consortium de bailleurs de fonds composé de la BEI, de l’AFD, du KSW et de la Bird manifeste un grand intérêt au projet. D’ailleurs, des représentants seront parmi nous les 24 et 25 juin courant pour une mission de supervision du projet. La décision appartient en définitive à ce sujet à M. le ministre du  Développement et de l’Investissement», précise notre interlocuteur.

Décalage de huit à douze semaines

Et le premier coup de pioche ? Il interviendra vers les mois de novembre ou de décembre 2020. Il est vrai qu’il enregistre un décalage de huit à douze semaines

résultant de la reprise des études susmentionnées, un retard que nous nous emploierons à rattraper. Quant aux travaux de déviation, hors de l’emprise des rails, des réseaux concessionnaires, entre autres, la Sonede et la Steg, ils vont démarrer au mois de janvier » indique le Pdg de la Smls.

Concernant l’incrédulité de certains sceptiques quant au sérieux de l’engagement de l’Etat, le PDG de la Société du métro léger est formel : «C’est un projet national et, en tant que tel, sa réalisation constitue une priorité au niveau des hautes instances. En témoignent la confiance et la caution de la société civile ainsi que l’intérêt manifesté et réitéré par les bailleurs de fonds internationaux».

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