Nos joueurs sont mis de côté, alors que des équipes peuvent aller jusqu’à 8 joueurs étrangers sur le terrain à cause de ce quota de 5 joueurs de l’Unaf considérés comme locaux.
Un dossier brûlant qui ne peut pas attendre et qui doit être mis sur la table, puisque la première période d’enregistrement des joueurs a commencé vendredi 1er juillet, c’est la crise financière qui fait ses ravages au sein de bon nombre de clubs. Parmi les mesures phares à prendre pour arrêter l’hémorragie, c’est le retour à la considération des joueurs ayant la nationalité des pays affiliés à l’Unaf (Algérie, Maroc, Egypte et Libye), comme joueurs de nationalité étrangère entrant dans le quota des 3 joueurs séniors étrangers autorisé. C’est devenu aberrant que le championnat tunisien, bourré à tort et à travers et engorgé de joueurs de ces pays, dont le coût est devenu insupportable, ne reflète pas le vrai niveau et la qualité réelle des joueurs tunisiens. Il n’est plus permis de continuer cette politique qui fait que nos jeunes talents formés au sein de nos clubs continuent à en payer le prix et à être des joueurs de parking, résignés au statut de réservistes et de bouche-trous. Au point que l’ossature de base de certaines équipes est composée essentiellement de joueurs-cadres et de piliers étrangers.
Acquis à court terme
Dominer un championnat national grâce à l’apport de plus d’une demi-douzaine de joueurs pas Tunisiens, devant une majorité d’équipes pas aussi bien nanties financièrement pour s’aligner sur cette politique de recrutement en masse de joueurs des pays de l’Unaf, en plus des trois joueurs étrangers venant d’Afrique noire, ne peut être une source de fierté et d’orgueil. Car ce sont des acquis du court terme, réalisés au détriment de la formation de base et de l’égalité des chances. En outre, ils tuent le charme d’un championnat, qui n’est pas souvent disputé jusqu’à l’ultime journée au point qu’une équipe peut être sacrée championne plusieurs années de suite, grâce à son budget colossal, supérieur aux autres, sans que cette suprématie et cette domination à l’échelon national soient aussi régulières au niveau de la Ligue des champions africaine avec des éliminations parfois précoces avant les demi-finales. Le devoir est devenu pressant pour assainir la situation financière de nos clubs qui traversent des crises sans précédent et qui demeurent incapables de sortir de l’engrenage des sanctions couperets de la Fifa et de la CAF, qui les obligent à payer des amendes à coup de milliards pour non-respect d’engagements financiers (au-dessus de leurs moyens, dus à de vastes opérations de recrutement de joueurs étrangers). Les mesures de plafonnement des salaires et de dégraissage des rémunérations allouées à ces joueurs décrétées auparavant se sont avérées insuffisantes pour arrêter ce fléau qui frappe, de plein fouet, des clubs, comme le CA, l’ESS, le CSS, le CAB, pour ne citer qu’eux. Un passage à des mesures plus fortes en limitant au strict minimum le quota des joueurs étrangers séniors, qui ne devrait pas dépasser le nombre de trois, et arrêter d’assimiler les joueurs des pays affiliés à l’Unaf, à des joueurs locaux qui n’entrent pas dans ce quota, est une forte nécessité pour se relancer. Le Bureau fédéral, on le comprend, craint qu’une pareille décision fasse grincer quelques dents.
La preuve, c’est qu’il est convaincu de sa nécessité, voire de son urgence depuis quelque temps sans pouvoir passer à l’action et la mettre en œuvre. Aujourd’hui, devant le spectacle triste, pour ne pas dire effrayant de grands clubs au bord de la faillite, il n’a plus ni l’excuse ni le droit de ne pas prendre lui-même le taureau par les cornes. Quand on n’a plus le choix, les décisions courageuses doivent être prises, même de façon tardive. C’est une occasion pour ce Bureau fédéral à bout de souffle de sortir la tête de l’eau et reprendre les rênes de son pouvoir, qui sont en train de lui échapper.