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Notation : Fitch Ratings revoit à la baisse son opinion sur la dette souveraine

L’agence de notation Fitch a, revu à la baisse son opinion sur la dette souveraine, en raison des inquiétudes suscitées par la hausse des coûts d’emprunt mondiaux et du potentiel d’une vague de nouveaux défauts de paiement.

«La hausse des taux d’intérêt augmente les coûts du service de la dette des gouvernements», c’est ce qu’a annoncé James McCormack, responsable mondial des souverains chez Fitch Ratings. L’agence ramène son opinion de la société sur le secteur souverain de «amélioration» à «neutre». Fitch Ratings, qui surveille plus de 100 pays, a mentionné que la guerre entre l’Ukraine et la Russie est à l’origine de nombreux problèmes, comme l’inflation de plus en plus élevée, les perturbations commerciales et les économies de plus en plus faibles. «Toutes ces lacunes nuisent fortement aux conditions de crédit souverain», a noté l’agence Fitch. D’après elle, «les plus exposés sont les souverains des marchés émergents (ME), mais certains marchés développés très endettés sont également à risque, notamment dans la zone euro».

La liste des pays en défaut de paiement, ou dont les rendements obligataires sur les marchés financiers suggèrent qu’ils le seront, s’élève aujourd’hui à un nombre record de 17. Dans la liste figure la Tunisie. Cette liste comprend également le Pakistan, le Sri Lanka, la Zambie, le Liban, le Ghana, l’Ethiopie, l’Ukraine, le Tadjikistan, le Salvador, le Suriname, l’Equateur, le Belize, l’Argentine, la Russie, la Biélorussie et le Venezuela.

D’après l’agence, «le nombre de pays, dont la note de crédit a été abaissée, a recommencé à augmenter cette année, à mesure que les pressions s’accumulaient. La plupart des gouvernements couverts par Fitch ont, soit apporté des subventions, soit réduit les réductions d’impôts pour tenter d’amortir l’impact de l’inflation galopante. Mais cela a un coût».

Le responsable mondial des souverains chez Fitch Ratings a également fait savoir que «si les modestes détériorations budgétaires peuvent être absorbées par les effets positifs de l’inflation sur la dynamique de la dette publique, ces effets dépendent du maintien de taux d’intérêt bas, qui sont désormais moins certains».En cette période de crise économique mondiale, il y a des perdants mais également les gagnants. Alors que les exportateurs de matières premières bénéficieront de la hausse des prix, ceux qui doivent importer la majeure partie de leur énergie ou de leur nourriture en souffriront. McCormack a déclaré que les besoins bruts de financement externe seront les plus élevés cette année, tant en termes nominaux que par rapport aux réserves de change, pour les souverains de la zone euro qui sont principalement des importateurs nets de matières premières. Ils sont maintenant confrontés à des conditions de financement mondiales plus strictes, et avec une part record de souverains notés dans la catégorie «B» ou inférieure. «Il est fort probable qu’il y aura de nouveaux défauts de paiement», a souligné le responsable de Fitch.

Il est à rappeler, par ailleurs, que la Tunisie a déjà subi de l’Agence de notation Fitch Ratings, en mars dernier, un abaissement de la note de défaut à long terme des émetteurs en devises étrangères (IDR) de la Tunisie de «B–» à «CCC».

Cette rétrogradation reflète, selon l’agence, des risques de liquidités budgétaire et externe accrus dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le FMI après les changements politiques de juillet 2021. La dégradation revient à de multiples facteurs, comme les oppositions sociales et les frictions continues avec les syndicats, la hausse des prix des produits de base ainsi que la lenteur de la mise en œuvre des réformes qui pourraient conduire à une situation où la restructuration de la dette est nécessaire pour la viabilité de la dette, même dans le cadre d’un programme du FMI.

Il est à signaler également que Fitch prévoit que le déficit se réduira à 6,9% du PIB en 2023, en grande partie grâce à la baisse des dépenses en subventions énergétiques et alimentaires alors que les prix internationaux se modèrent. Nous prévoyons que la dette-PIB atteindra 84% en 2022 et 84,7% en 2023.

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