Depuis le début du mois de juin, de nombreux étudiants de diverses filières ont dû s’armer de patience, attendant les résultats des négociations de Ijaba avec le ministère de l’Enseignement supérieur lesquelles négociations, finalement, n’ont pas abouti
Ils sont nombreux à attendre les résultats de la session principale. Pourtant cela semble être compliqué pour la plupart des étudiants dans la mesure où ils sont nombreux à avoir certains modules manquants en raison du refus catégorique de leurs professeurs (adhérents du mouvement Ijaba) de leur faire passer les examens. Conséquence : ces derniers doivent attendre probablement le mois de septembre jusqu’à ce qu’une issue soit trouvée à la crise pour passer les modules manquants et savoir s’ils ont réussi ou non leur année universitaire. Pour l’heure ils sont dans l’incertitude et souffrent le martyre.
Le parent d’une étudiante poursuivant ses études en première année à l’Institut Supérieur d’Informatique a déclaré que jusqu’à hier, rien n’était affiché à l’institut. Les étudiants de sa promotion ne sont pas fixés sur leur sort et ne savent pas s’ils vont passer les modules qui leur restent à la fin du mois ou le mois de septembre prochain. L’étudiante qui s’est rendue sur place pour se renseigner n’a trouvé ni un agent administratif, ni un professeur non plus et aucune note affichée sur le tableau. Une situation qui commence vraiment à inquiéter les étudiants et même leurs parents : des examens qui n’ont toujours pas eu lieu, des notes qui n’ont pas été affichées et on parle en plus d’une session de contrôle le mois de septembre prochain !
Cette même situation stressante est vécue par plusieurs étudiants qui ne savent toujours pas s’ils vont réussir, s’ils vont redoubler, s’ils vont passer la session de contrôle ou si celle-ci sera annulée.
Rana est inscrite à la faculté des lettres de Nabeul. Elle est en fin de cursus et elle attend depuis des jours les résultats de la session principale en profitant de toute cette période pour réviser les matières et les modules à passer. «Nous n’avons pas encore passé quelques modules du premier semestre. Nous ne savons rien ni nos moyennes, ni les résultats de la session principale. Nous vivons, mes camarades de classe et moi dans un stress quotidien. Nos professeurs ne sont pas coopératifs et ne veulent pas nous dévoiler les notes et nos moyennes. Nous sommes dans une situation chaotique et floue et on ne sait toujours pas jusqu’à quand cela va continuer comme ça», s’insurge l’étudiante.
Les professeurs font la sourde oreille
Rana a soulevé un autre problème. Si vraiment la session de contrôle se passera en septembre prochain, que vont faire les étudiants qui viennent d’autres régions et qui doivent quitter les maisons qu’ils ont louées au cours de l’année pour les uns et les foyers universitaires pour les autres ? Doivent –ils faire des allers-retours pour pouvoir passer les examens ? Idem pour certains étudiants étrangers qui doivent eux aussi quitter la Tunisie et retourner chez eux pour passer les vacances.
Tant de problèmes à résoudre ! Les étudiants sont en train de vivre les pires moments de leur vie et apparemment cela ne semble pas préoccuper leurs professeurs. Le sort des étudiants semble être leur dernier souci, leurs revendications passant en premier, peu importe les répercussions psychologiques que cette situation devenue intenable peut avoir sur les étudiants!