
Le centre-ville de Tunis est devenu la propriété exclusive des camelots et des vendeurs à la sauvette. Même les piétons ne peuvent plus y «circuler». Quant à la circulation automobile, il ne faut même pas en parler. La rue Charles-de-Gaulle n’échappe pas à cette invasion inexorable. En effet, et en plus des vendeurs de babioles et autres, des vendeurs d’encens, de gris-gris, de caméléons séchés, de talismans et amulettes pour chasser le mauvais œil et le mauvais sort s’y sont installés. Il ne manque plus, pour clôturer ce décor des mille et une nuits, que les charmeurs de serpents avec leurs zokras et bendirs et les fakirs avec leurs planches à clous.
La Grande Poste — qui fait partie du patrimoine de la ville — est fermée, abandonnée même. Depuis combien de temps, on ne sait. Quand est-ce qu’elle rouvrira ? Dieu seul le sait. Mais à voir son état actuel, avec sa fameuse horloge qui croule littéralement sous des tonnes de poussière, on doute — à moins d’un tsunami — que cela arrivera un jour. Quel désastre !
T.B.