Entre les comportements à risques et répréhensibles des chauffards, dont les « fous du volant », la vitesse incontrôlée, mais également la qualité de l’infrastructure routière qui se détériore, on ne doit pas s’étonner de la poursuite des catastrophes sur nos routes peu sûres.
Comme on le sait depuis une longue période, les accidents routiers en Tunisie sont très mortels, avec des familles entières décimées sur les sillons du pays. Cet été ne déroge pas à la règle. Pas un jour ne passe sans qu’un écho d’un accident de la route ne parvienne à nos oreilles, abasourdies par tant de chagrins de la mort et de deuils dans « une mort bête » et évitable… Récemment, un carambolage monstre devant le parc administratif et sportif d’un club de football à Tunis, ensuite une autre, plus au Centre-Est, comme à Sousse. Aucune ville ou région n’est épargnée par un fléau qui menace du Nord au Sud. L’aspect mortel de l’accident est souvent décrié sans qu’on ne trouve de remède ou de parade efficace dans la durée, au syndrome de la mort sur nos routes. Le récit des accidents, marqué par la variété des situations tragiques, fait froid dans le dos.
Accidents graves et mortels
En fin de semaine dernière, un grave accident de la route a fait 2 morts et 8 blessés au niveau de la station de péage de Hergla, en direction de Tunis. Ce tragique accident s’est produit suite à la collision d’un poids lourd avec un camion qui était stationné sur le bord de la route, entraînant la mort du conducteur du camion et d’un des passagers. En cause, des comportements inappropriés aux abords de la station de péage dans les deux directions… Quelques jours auparavant, et plus au Sud, Chawki Ben Salem, cycliste tunisien, est décédé, après avoir été impliqué dans un accident de la route mortel à Sfax. Chawki est père de deux enfants, désormais orphelins à vie de leur paternel, originaire de Kerkennah, connu dans la région pour ses valeurs morales et son altruisme voulant le bien pour son prochain. Agrippé à sa moto, au bord d’une route où la vitesse maximale est de 50 km/h, il a été mortellement percuté par une automobile venant à très vive allure. D’ailleurs, chacun de nous, piéton de son état, court le risque d’être fauché par un chauffard inconscient du danger qu’il fait courir à autrui. Il y en a beaucoup qui mériteraient des retraits de permis mais qui y échappent, on se ne sait comment. Il faut renforcer le contrôle sur les routes, si on tient à sauver des vies et éviter d’endeuiller de nouvelles familles.
Bulletin positif de l’Onsr
Le dernier bulletin des accidents de la route, publié par l’Observatoire national de la sécurité routière qui établit une comparaison actualisée des accidents de la route avec l’année écoulée, est plutôt rassurant, sur le plan chiffré. Les accidents de la route ont baissé de 15,21% entre le 28 juillet 2021 et 2022, passant de 3.142 à 2.664. Le caractère mortel de l’accident également passant de 546 à 516, sur la même période au taux baissier de 5,49% faisant trente victimes en moins. Les accidents ayant engendré des blessures aux passagers ont baissé de 8,77% passant de 4.343 blessés à 3.962, sur la même période. Il faudra toutefois attendre la fin de la saison estivale marquée par de redoutables accidents, pour tirer un bilan révélateur. Les associations qui militent depuis une décennie en matière de sécurité routière sont en train de réinventer leurs programmes d’actions, de fond en comble, pour obtenir des résultats tangibles sur le terrain. Malgré leur bonne volonté, comme celle de l’Association des ambassadeurs de la sécurité routière, il y a eu uniquement une légère amélioration du bilan statistique, mais peu de changements viables et d’actions dans la durée sur nos routes, toujours aussi dangereusement mortelles et peu sûres. L’improvisation demeure la règle malgré la mise en place de certaines actions.