Seïf Jaziri est passé en deux années d’un attaquant moyen, malchanceux et démotivé à un vrai buteur qui réussit à Ezzamalek. L’attaquant tunisien est, en ce moment, une pièce maîtresse dans le dispositif du club cairote qui fonce doucement mais sûrement vers son deuxième sacre de suite. Et à vrai dire, Jaziri y sera pour beaucoup dans ce retour en force d’Ezzamalek au championnat égyptien. C’est un joueur qui s’est complètement métamorphosé à tous les niveaux : athlétique, technique et mental. On loue ses buts décisifs dignes d’un renard de surface et aussi son jeu en déviation.
Et pourtant, à ses débuts au CA, il était délaissé ou probablement incapable de supporter la pression qui était dans ce club. Quand il a «émigré» en Egypte, c’était une tentative de relancer sa carrière.
Et cela a bien marché pour lui : après un passage dans certains clubs outsiders, il débarque à Ezzamalek, un grand club aux gros moyens, qui lui offre toutes les conditions de réussir et de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Tout comme Maâloul (le pionnier des expatriés tunisiens en Egypte), Sassi, Khénissi, Ben Youssef, Jouini, Kabaoui, Jaziri a profité des moyens et de la qualité du championnat égyptien (devenu la destination préférée de nos joueurs) pour progresser. Contrairement à notre championnat qui a valorisé les joueurs de l’Unaf au détriment de nos joueurs poussés à l’exil. Mieux payés, mieux encadrés et surtout bien valorisés, ces expatriés ont fini par réussir. S’ils étaient restés ici, ils n’auraient jamais réussi et jamais atteint leur nouveau palier. Quand on leur a donné le soin et la valeur qu’ils méritent, ils ont brillé. C’est ce dont a besoin tout footballeur.