Après le départ de Moncef Sellami et en l’absence de candidat à sa succession, le CSS est sous la menace d’un avenir des plus sombres et de lendemains qui pourraient déchanter.
La réunion du haut comité de soutien du Club Sfaxien, qui s’est tenue mercredi 17 août, boudée par bon nombre de membres importants et influents de la famille élargie du club et de ses anciens présidents, n’a abouti à aucun résultat et n’a pas trouvé l’homme providentiel prêt à prendre le relais à la tête d’un comité directeur pour retrousser les manches et s’atteler à la plus rude des tâches : sauver le prestigieux club de la capitale du Sud d’un naufrage réel et imminent . En jetant un regard sur une salle quasiment vide, Moncef Sellami a compris qu’en continuant à naviguer seul contre vents et marées, il lui sera impossible de mener la barque à bon port, et qu’il est plus que jamais temps pour lui de rendre le tablier. « A partir du 18 août , je ne suis plus président du CSS» a-t-il déclaré , sur un ton triste , à l’issue de cette troisième réunion décevante. «Ma décision est cette fois ferme et catégorique. Je ne suis pas prêt, face à une telle indifférence quasi générale, à jouer les héros ni à prétendre être le sauveur d’un club miné et ruiné par des années de mauvaise gestion sur tous les plans . Le CSS traverse la période la plus noire de son histoire et la sortie du bout du tunnel n’est pas pour demain», a- t-il affirmé avant de quitter la salle d’un pas rapide comme qu’il craignait qu’on fasse de nouveau pression sur lui pour revenir sur sa décision.
26 août : le rendez-vous de la dernière chance
La même déception , le même sentiment d’irritation et de réel embarras étaient visibles et palpables sur le visage du gouverneur de Sfax, Fakher Fakhfakh, qui a présidé la réunion, non pas comme fan dévoué aux couleurs Noir et Blanc et en ancien membre de la famille dirigeante, mais plutôt dans l’habit de gouverneur de Sfax. Le constat est, pour lui, effrayant et fend le cœur : toujours pas de candidat pour redresser la situation et conduire une équipe de gestion de crise . Fini le temps où on se bousculait au portillon des autorités régionales et locales pour être l’heureux désigné afin de prendre les destinées d’un grand club, comme le CSS . On n’a plus aucun avantage à tirer de s’empresser à voler au secours d’un club au bord de la faillite et de l’explosion. Et même ceux qui en ont tiré de gros profits des années durant lui tournent le dos. « Ceux qui ont gagné beaucoup d’argent et se sont enrichis grâce au CSS quand ils avaient occupé les premières fonctions et les tâches de l’ombre, sont devant le devoir moral et l’obligation de rendre cet argent et de mettre la main à la pâte pour amorcer l’opération sauvetage de ce club à qui ils doivent beaucoup, qui a été pour eux un grand tremplin de réussite et qui les a sortis de l’anonymat», n’a pas hésité à le dire , fortement écœuré et exaspéré, devant les caméras et micros tendus, le président partant, Moncef Sellami. Le CSS, aujourd’hui devant l’incapacité de régler ses dettes , de clore les dossiers de ses litiges , est toujours interdit de recrutement et ses meilleurs joueurs le quittent en masse sans le moindre remord pour des clubs, qui ne pourraient pas ne pas profiter d’une telle aubaine. Pire même : ses nombreux fans ne sont pas, comme ceux d’autres clubs qui connaissent la même crise, un facteur de redressement et de salut, et se contentent simplement de constater les gros dégâts. Sans parler des hommes d’affaires qui croisent toujours les bras, alors que leur apport doit être conséquent, voire prépondérant. C’est à ces derniers que le gouverneur de Sfax a fait passer un message solennel et clair : leur présence à la réunion de la dernière chance programmée le 26 août au siège du gouvernorat de Sfax afin d’installer coûte que coûte un comité de direction, même provisoire, est plus que souhaité et est même impérative. À quelques jours de la demi- finale de la Coupe de Tunise , le temps presse et il n’y a plus effectivement une minute à perdre .