Accueil Economie Coopération économique Japon-Afrique: Nouvelle impulsion 

Coopération économique Japon-Afrique: Nouvelle impulsion 

Avec le coup d’envoi de la huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8), le Japon cherche à donner une nouvelle impulsion à sa politique africaine qu’il souhaite plus pragmatique, en mettant, notamment, l’accent sur les investissements. En effet, le volume des IDE du Japon en Afrique, qui s’élevait à 12 milliards de dollars à la fin de 2013, a baissé à environ 4,8 milliards de dollars en 2020.   

Ticad 8 sera une nouvelle occasion pour concevoir et promouvoir des projets, des instruments et des institutions plaidant pour et œuvrant à, l’insertion, au main-streaming, de l’Afrique dans la chaîne globale émergente de production industrielle et économique, mais aussi dans la chaîne de recherche, d’innovation, de science et de technologie.

La ruée vers l’Afrique

L’Afrique est un grand fournisseur de matières premières comme le bois, de ressources naturelles et minières, de main-d’œuvre, d’espace, de terres agricoles et de ressources en eau. Il est devenu aussi un fournisseur important d’énergie fossile. La croissance démographique, l’amélioration des niveaux de vie dans le monde, et l’entrée d’acteurs massifs, comme la Chine et l’Inde, dans la chaîne globale de production industrielle créent une forte demande pour ces ressources. Cette demande s’ajo+++++ute à la demande existante et crée une ruée vers l’Afrique dans la compétition vive pour ces ressources limitées.

D’où la consécration des principales thématiques du sommet sur l’économie avec « un accroissement prévu des investissements japonais en Afrique », notamment en soutien aux start-up et à l’économie verte, ainsi que ceux visant à « renforcer la sécurité alimentaire ».

Selon les indicateurs, le nombre d’entreprises japonaises opérant en Afrique a augmenté, passant de 520 en 2010 à 796 en 2019, l’investissement total a nettement diminué, ces dernières années, sous l’effet du Covid-19. Les nouveaux investissements annuels sont passés de 590 millions de dollars en 2019 à 310 millions de dollars en 2021.De même, y a-t-il lieu de noter la concentration de la présence des entreprises japonaises en Afrique du Sud qui s’élève à 87% et  7% au Maroc, alors que la Tunisie n’a attiré que 22 societés japonaises. A cela s’ajoute  la présence en Afrique d’institutions et d’entreprises scientifiques japonaises (2.6%) qui est presque aussi importante que celle des entreprises dans le secteur minier (2.8%).

Par ailleurs et d’après une étude sur la situation des entreprises japonaises implantées en Afrique datant de 2021, la proportion d’entreprises ayant envisagé un accroissement de leurs activités a augmenté à 48,6 %. Plus de 70 % des entreprises implantées en Afrique ont apprécié la taille potentielle de développement du marché. Toutefois, plus de 50 % des entreprises estiment qu’il y a des risques à investir en Afrique, liés à l’aménagement et l’application du système règlementaire et juridique.

Appropriation et partenariat

Le journal économique nippon Nikkei a indiqué que les aides japonaises à l’Afrique pourraient augmenter de 40 % pour les trois années à venir, par rapport à la période précédente (2020-2022). Le quotidien estime qu’il s’agit « d’une réponse de Tokyo aux Etats-Unis, à l’Europe et à la Chine, qui augmentent tous leur présence en Afrique ».

D’après un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères, « la diplomatie africaine du Japon pouvait être résumée en deux maîtres mots : appropriation et partenariat ». En effet,  « le Japon veut faire de l’Afrique un partenaire et croître ensemble à travers  des initiatives concrètes ».

Aujourd’hui, la Ticad a commencé, à travers cette nouvelle édition, à focaliser le débat et l’action sur le rôle du secteur privé, de l’infrastructure de qualité, de la technologie et du capital humain dans le développement, dans la modernisation économique, l’industrialisation rapide, la diversification et la transformation structurelle.

La signature, le 15 novembre 2020, de l’accord RCEP crée un espace et un grand foyer exceptionnel de dynamisme économique, industriel et commercial, et d’excellence technologique. Lié à l’Afrique par l’Indopacifique, il constituera un moteur majeur de commerce, d’investissement et de transfert de technologie pour cette région et pour toute l’Afrique, en augmentant fortement le trafic maritime autour du Continent.

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