Tout Sfax vibre pour la finale et espère fêter la victoire des «Noir et Blanc» jusqu’à l’aurore. Karim Delhoum et sa bande sont prêts et déterminés à répondre à cette attente légitime et à relever cet immense défi
Cette fois, contrairement à la demi-finale contre le CA où ils n’ont pu être présents, 15.000 fans sfaxiens seront dans l’arène du Stade Hamadi Agrebi de Radès pour donner le grand coup de pouce psychologique à leur équipe et être un facteur déterminant de la réussite. Surtout que le succès tant attendu est loin d’être dans la poche face à cet ASM qui a fait sortir une USBG qui a eu le tort de croire qu’elle ne ferait qu’une bouchée d’un adversaire qui vient à peine de sortir des sables mouvants de la Ligue 3. Ce ne sera pas, en effet, pour les Sfaxiens avides de renouer avec les titres, une partie de plaisir ni une promenade de santé, mais plutôt un duel des plus âpres et des plus acharnés face à des Marsois qui ont remporté les deux finales qui les ont opposés au club de la capitale du Sud. Pour venir à bout de cet adversaire avantagé par les statistiques et un palmarès plus riche en Coupe de Tunisie et donc assez confiant, les «Noir et Blanc» doivent aborder cette finale en conquérants.
«La bonne approche mentale, technique et tactique de cette rencontre ouvrira la voie du succès», confirme Karim Delhoum. «Et notamment l’entame de match, c’es-à-dire les 20 premières minutes qui donneront le ton à cette finale. En demi-finale, l’USBG s’est fait piéger et a pris un but d’entrée. Elle n’a pu revenir au score et redresser une situation compromise dès le départ car l’ASM, malgré sa descente aux étages inférieurs, a gardé sa vocation d’équipe qui sait très bien défendre et constituer un casse-tête pour les lignes d’attaque les plus percutantes. Ce détail ne nous a pas échappé et toute notre stratégie de jeu sera donc basée sur la nécessité, l’obligation de ne pas être menés au score sinon les carottes seraient prématurément cuites pour nous».
Un milieu à trois récupérateurs
Cette prudence indispensable, surtout au début, impose à Karim Delhoum un schéma de jeu de départ différent de celui adopté face au Club Africain avec un milieu mieux garni et plus verrouillé. Pas question cette fois de se contenter de la paire Chadi Hammami- Amri comme demis de ratissage et de s’aventurer à laisser Fares Néji sur le banc. Ce joueur, artisan de la qualification en demie à la 122‘ de jeu, a prouvé qu’il est un élément indispensable, voire clé du dispositif. Beaucoup de présence en phase de repli défensif et de l’intelligence et de l’audace dans la projection vers l’avant en phase de transition rapide défense-attaque. On l’appelle à juste titre l’homme des deux surfaces : le périmètre défensif de son équipe et la zone de vérité de l’adversaire. Ça donnera plus d’assurance aux quatre arrières pressentis, surtout à la charnière centrale Ghram-Nasraoui. Ghorbel et Bahri, les deux latéraux qui ont dû céder leur place en cours de jeu en demi-finale, ne sont pas sûrs d’être au top physiquement pour apporter le plus souhaité sur les deux flancs de la défense et bien soutenir le compartiment offensif. Ce qui pourrait constituer un handicap et une faille importante dans le dispositif «noir et blanc». Mais les solutions de rechange existent avec un Achraf Habbassi, désormais maître rayonnant du couloir gauche. Avec une défense à quatre et un milieu à cinq, dense et bien fourni en joueurs essuie-glace, il y aura une seule pointe en attaque et ça ne pourra être, en l’absence de Firas Chaouat et le peu de variété dans les choix, que Hazem Hadj Hassan, capable de donner du fil à retordre à la charnière centrale musclée des Marsois en la fixant constamment pour ouvrir des espaces à ses coéquipiers qui surgissent de l’arrière et qui peuvent trouver plusieurs opportunités de tirs de loin bien cadrés et bien appuyés qui peuvent faire mouche. Ne pas encaisser de but et ne pas accuser de retard fatal à la marque est une responsabilité qui repose, aussi, sur les épaules du gardien Aymen Dahmen. En superforme, le portier sfaxien peut être une nouvelle fois l’élément qui forge et assure le succès de son équipe. Monter sur le podium et brandir le trophée, ça ne peut que le conforter dans son statut de gardien «number one» de la sélection sur qui les feux seront braqués au Qatar. Karim Delhoum compte beaucoup sur cette motivation personnelle du capitaine de l’équipe pour transcender tout son groupe. Si l’objectif est atteint, le CSS reviendra de très loin et écrira une autre belle page de son histoire qui fera oublier ses difficultés financières actuelles et le fera rebondir du bon pied. C’est pourquoi l’enjeu de cette finale est double : la joie de la consécration pour l’immédiat et une grande bouffée d’oxygène pour le moyen et le long terme. Pas question donc de rater ce rendez-vous d’une importance cruciale coûte que coûte.