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Climatisation : Brûlante sera la facture de la Steg

Que l’été de cette année soit plus chaud que les précédents ou non, la consommation d’électricité n’en sera que plus forte. Avec les premiers signes annonciateurs d’une saison très « chaleureuse», les Tunisiens semblent fin prêts à s’en prémunir à coup de… climatiseurs et de ventilateurs.

Cette mode est en train de s’installer et de s’ancrer dans nos habitudes depuis une bonne vingtaine d’années. Les simples citoyens ne se privent plus de ce «luxe», parfois, au détriment d’autres priorités. Dans les régions très chaudes (Nord-Ouest, Sud et Sud-Ouest), les habitants sont de plus en plus nombreux à s’équiper de climatiseurs. Le climat torride leur est devenu insupportable.

On se demande, pourtant, ce que faisaient leurs ancêtres pour se protéger contre la dureté de la nature. Nous savons que beaucoup de méthodes traditionnelles étaient utilisées à commencer par le bâti lui-même et les matériaux de construction utilisés. D’autres pratiques naturelles leur permettaient d’atténuer l’intensité du soleil.

Aujourd’hui leurs descendants paraissent plus démunis devant les transformations des modes de vie et sont, alors, obligés d’adopter des solutions plus radicales et plus modernes mais, également, plus coûteuses. Le chemin le plus court est, donc, de se doter d’un appareil permettant de refroidir l’air ambiant le plus vite possible (ou de le réchauffer en hiver).

Méthodes classiques

Ce qui, en vérité, ne diminue pas la capacité des méthodes classiques à aider à affronter les vagues de chaleur comme le calfeutrage des portes et des fenêtres, la création de mouvement d’air dans les pièces, le rafraîchissement régulier ainsi que d’autres moyens déjà expérimentés.

Ceux qui n’en ont pas les moyens, bien sûr, n’ont guère le choix et se contentent de peu. Tout au plus parviennent-ils à acquérir un ventilateur. D’autres se contentent d’un éventail ou cherchent l’ombre sous un arbre ou à l’intérieur de leurs maisons. Quant à ceux qui le peuvent, il y a les plages.

Malgré tout, ce sont les climatiseurs qui ont le vent en poupe ces dernières années. Tout le monde se rabat sur ces équipements même si la bourse ne le permet pas toujours. Les offres promotionnelles sur ces articles vont bon train, actuellement. Les vendeurs proposent des climatiseurs de toutes marques à des prix allant de moins 900 dinars à plus de 1.000 dinars. Des packs de mariage contiennent, en plus d’un réfrigérateur, d’une cuisinière etc., un climatiseur. Les offres, dans ce volet, peuvent atteindre les 3.000 dinars.

En général, les Tunisiens ne lésinent pas sur les moyens et casquent pour se doter de cet appareil qui leur garantit le confort, hiver comme été. Ils oublient ou essayent d’oublier les sacrifices qu’ils devront consentir à la réception de la facture de la Steg.

Celle-ci demande, toujours, à ses clients d’économiser l’énergie et leur prodigue des conseils, notamment, à travers son site internet. Mais beaucoup de clients ne font aucun cas de ces recommandations.

Dans les administrations publiques, en général, le gaspillage est notoire. Les agents ne sont pas, toujours, soucieux d’éteindre les appareils lorsque leur usage n’est pas nécessaire. Ils les font marcher sans respecter les degrés minimum pour une économie d’énergie.

Des précautions à prendre

A ce sujet, la Steg donne une liste de petits gestes à effectuer pour parvenir à garantir une bonne exploitation des appareils de climatisation, aussi bien les climatiseurs que les chauffages. A ce propos, elle propose d’adopter certaines précautions pour  baisser la consommation de nos équipements de climatisation et de chauffage. En premier, il faut consulter un spécialiste en la matière lors de l’acquisition d’un appareil. Il faut, aussi, vérifier l’efficience du climatiseur et du chauffage (équipement économe) lors de la phase d’achat, et ce, en se référant à la puissance électrique et à la puissance de refroidissement figurant sur la plaque signalétique (pour le climatiseur voir l’étiquette énergétique).

De plus, le recours à un spécialiste pour l’installation de l’équipement est, fortement, recommandé. On doit tenir compte du réglage du climatiseur ou du chauffage à un degré tempéré (20° pour le chauffage et 26° pour le climatiseur). Car, précise-t-on, en climatisation, 1°C plus bas engendre 6 à 12 % de surconsommation et, inversement, pour le chauffage, 1°C plus haut augmente d’environ 7 % la consommation d’énergie. Bien sûr, on ne manquera pas d’éviter l’ouverture des portes et des fenêtres lorsque l’équipement est en marche, d’aérer régulièrement les endroits climatisés ou chauffés.

Cela  évitera toute dégradation liée à la condensation. Le nettoyage des filtres du climatiseur et des appareils de chauffage  est obligatoire au moins une fois par an. En parallèle, il faudra penser à l’isolation thermique du logement qui procure des économies d’énergie allant jusqu’à 30 %, et ce, par l’isolation des toits et des murs pouvant épargner de 10 à 20 % d’énergie. Quant à l’installation du double vitrage, elle permettrait d’économiser 10 % de chauffage.

Il faut noter, à ce propos, que près de 40 % des Tunisiens possèdent, actuellement, des appareils de climatisation. Leur nombre avoisinerait les 2 millions. Or, ce nombre n’était que de 400.000 il y a dix ans. D’ailleurs, on estime que l’évolution du parc des climatiseurs évolue de près de 25 % chaque année. Ne parlons pas des administrations dont la plupart en sont pourvues depuis plusieurs années.

Le pic de la consommation est prévu, comme d’habitude, au cours de l’été. C’est ce qui a entraîné de nombreuses coupures durant les années précédentes. Il y aurait, pour cette saison, plusieurs autres dispositions visant à prévenir de tels désagréments grâce à la mise en œuvre de nouvelles infrastructures. C’est le cas  par exemple de l’inauguration, le 13 juin dernier, de la centrale électrique à turbine à gaz de Borj El Amri-Mornaguia. Le coût de ce projet est évalué à 660 MD. Cette  station dispose d’une capacité de production de 624 mégawatts, soit environ 11 % de l’énergie existante actuellement.  

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