La nouvelle saison culturelle entame doucement sa marche avec quelques événements ici et là entre arts scéniques, cinéma et arts visuels. Pour ce dernier volet, certaines galeries n’ont pas tardé à faire leur rentrée avec des expositions d’œuvres inédites d’artistes aux démarches prometteuses.
La TGM Gallery a frappé fort avec une exceptionnelle exposition signée de l’artiste Adnen Hadj Sassi, commissionnée par Rim Ben Boubaker et intitulée «Image Magie».
«Adnen Haj Sassi est né un pinceau à la main…ou presque. Son père, peintre en bâtiment, l’enrôlait pour l’aider, sitôt l’école terminée. Et le gamin de douze ans était chargé, à coups de taloches quelquefois, de reproduire sur les murs les fausses veines du faux bois à la mode à l’époque. Car Adnen Hadj Sassi n’hésitait pas à sortir du cadre, se laissant emporter par une imagination déjà débordante, et dégageant dans les fausses veines si ennuyeuses un univers de magie et de poésie», écrit Alya Hamza. Et d’ajouter: «Aujourd’hui, Adnen Hadj Sassi est l’hôte très rare de TGM Gallery, une galerie qui s’est donné une vocation didactique, et privilégie la présentation de grands mouvements de la peinture plutôt que les solos shows. Ce choix est important. Il consacre la place que ce plasticien, discret et modeste, occupe dans le panorama de la peinture tunisienne».
À découvrir jusqu’au 30 septembre.
La galerie Selma Feriani a ouvert cette saison, vendredi 23 septembre 2022, avec une exposition individuelle de Massinissa Selmani, initulée «On a rock, a brief circle of sun» (Sur un rocher, un bref cercle de soleil). C’est la troisième fois que les cimaises de la galerie accueillent les œuvres de cet artiste algérien qui vit et travaille à Tours en France. Commissionnée par Roger Malbert, l’exposition se poursuivra jusqu’au 13 novembre 2022.
Le travail de Massinissa Selmani trouve son origine dans les actualités politiques et sociales. Et c’est par et avec le dessin qu’il s’emploie à confronter et à juxtaposer, sans cohérence logique, des éléments réels pour créer des scènes énigmatiques et ambiguës, soulignant le caractère ironique, voire tragique des situations étranges et absurdes représentées dans ses dessins. Le dessin, il l’aborde d’une manière expérimentale en mettant en avant la dimension documentaire de sa pratique, jouant sur la frontière du réel et de l’irréel, du comique et du tragique, caractéristique de son œuvre. Dans cette exposition à venir, l’artiste réfléchit sur les thèmes de l’exclusion, des frontières territoriales et de leurs traversées, sur la proximité et le distance, la fuite et la liberté. La galerie Kalysté abrite, depuis le 18 septembre et jusqu’au 8 octobre 2022, les photographies de l’artiste Marwen Trabelsi réunies sous l’intitulé «Au-delà du visible».
Passionné par l’image depuis tout petit, l’artiste se plaisait à capter par son regard le passage des nuages et le scintillement des lumières. Un jeu qui est devenu en grandissant passion et des bribes de réel qu’il a commencé à capter avec poésie avec son objectif.
«Dans ce bouillonnement culturel où la technologie sans cesse renouvelée bouscule tout sur son passage, Marwen Trabelsi nous invite à un voyage hors du temps, et par le biais de la photographie nous incite à ralentir pour vivre pleinement le moment qui nous est accordé. Ce contact visuel nous amène à être présent dans l’ici et le maintenant», écrit la galeriste, teneuse des lieux, Synda Ben Khalil.
Par ailleurs deux grands événements sont à venir prochainement Jaou Photos, festival international autour de la photographie et de l’image et le festival interdisciplinaire «Dream City».