Aujourd’hui, l’artisanat revêt une vocation beaucoup plus développée, alliant authenticité et modernité. Il semble avoir tendance à devenir un secteur porteur et créatif à plus d’un titre.
L’artisanat tunisien, à travers les régions, demeure un fait marquant la nette évolution que connaît ce secteur, de par son rôle significatif dans la création des postes d’emploi et l’amélioration des revenus. Ainsi, du Nord au Sud du pays, foires et manifestations se succèdent, faisant parler de nos produits locaux comme enseigne promotionnelle censée leur donner une valeur ajoutée.
Un label traditionnel
A Sfax, la 4e édition de la foire nationale de l’artisanat, qui s’achèvera demain au siège de la commune, n’a pas manqué de drainer autant d’artisans et professionnels du métier. Après une rupture de trois ans, due à la pandémie, ce rendez-vous a repris de plus belle, mettant en relief les spécificités de chaque région. Y participent actuellement plus d’une centaine d’artisans, issus de 14 gouvernorats, dont chacun a son propre label traditionnel. Cela dit, l’artisanat tunisien incarne bel et bien un legs social et culturel, profondément ancré dans une identité nationale. Soit un métier, si vieux et notoirement apprécié, qui se transmet de père en fils et de générations en générations. Un secteur ancestral imbu de nostalgies et de récits emblématiques qui en ont fait son progrès, au fil des mois et des ans.
Aujourd’hui, il revêt une vocation beaucoup plus développée, alliant authenticité et modernité. Il semble avoir tendance à devenir un secteur porteur et créatif à plus d’un titre. L’exposition artisanale s’est montrée haute en couleur, où plusieurs articles et produits faits main, avec des doigts de fée, se présentent en référence professionnelle d’un secteur digne de ce nom. Inaugurée par le gouverneur de la région, accompagné du directeur général de l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), la Foire de Sfax s’est distinguée par des ateliers vivants, exercés par nombre de femmes artisanes. Dorïa Khayat, de Mahdia, était en train de broder et de façonner son tissu. Elle veille à ce que son article se fasse dans la dentelle.
Matière première, un souci majeur
Sur-le-champ, d’autres artisanes et artisans s’attèlent à bien finir leurs produits fabriqués en fer et en bois. Mais il y a aussi d’autres qui exposent à la vente leurs produits du terroir, en l’occurrence des dattes du Sud, des pâtisseries traditionnelles sfaxiennes et le fameux «makroudh» de Kairouan. Cela dit, l’artisanat tunisien est un touche-à-tout, riche en expériences, qui a dû parfaire un savoir-faire aujourd’hui récompensé. La participation de la Tunisie à des salons et foires internationaux a donné au secteur l’opportunité de bien s’exporter. Sauf que, localement, nos artisans ont du mal à digérer la crise de financement et d’écoulement. La matière première continue à être leur souci majeur.
Lors d’un point de presse, le directeur de l’Onat, Faouzi Ben Halima, avait loué les efforts consentis par tous les professionnels du secteur, soulignant son apport considérable dans la création de nouveaux postes d’emploi, notamment au profit des jeunes diplômés. Et d’ajouter que l’artisanat a pu s’imposer comme un créneau porteur, à même d’alléger, un tant soit peu, le fardeau du chômage et de générer des revenus. D’autant plus qu’il s’offre un aspect créatif et innovant. Du reste, un plan de communication bien réfléchi est de nature à aider à sa promotion. Etant un de ses volets, le ministère du Tourisme compte mettre en œuvre une stratégie du développement et de modernisation de l’artisanat.