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Ouverture aujourd’hui du Siat 2022 : Les défis de la transition technologique 

Depuis des années, nous vivons au rythme des pénuries qui s’érigent en crises récurrentes de production et de consommation.

C’est aujourd’hui que s’ouvre, au Parc des expositions du Kram à Tunis, une nouvelle édition (la 14e) du Salon international de l’investissement agricole et de la technologie (Siat 2022), sous le thème «L’investissement intelligent pour un développement durable». Un rendez-vous biennal qui s’étalera sur trois jours, auquel sont invités, cette année, une quinzaine de pays arabes et européens, afin d’exposer les dernières innovations technologiques et communiquer sur les nouveaux modes de gestion agricole.

Autosuffisance alimentaire !?

Cela fait 30 ans que l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) a le privilège d’organiser cette manifestation, mais elle n’a pas eu le flair d’en profiter assez, en s’investissant dans la transition technologique du secteur. Car dans un pays où l’agriculture est l’assise de l’économie, l’autosuffisance alimentaire devait être atteinte. Ce qui n’est pas le cas ! Même les moyens de production, si traditionnels et peu développés, ne sont plus habilités à accroître le rendement, améliorer la productivité et pérenniser l’entreprise. La main-d’œuvre qualifiée fait encore défaut et la machine économique a besoin d’être dégrippée. De quelle souveraineté sectorielle parle-t-on ? L’agriculture tunisienne, faut-il le dire, nécessite bel et bien une certaine mise à niveau. Une révolution verte semble de mise.

Certes, le Siat 2022 constitue toujours une vitrine des technologies agricoles et de la pêche, et un carrefour où se rencontrent producteurs agricoles, pêcheurs, hommes d’affaires, industriels, armateurs, fournisseurs et chercheurs. D’ailleurs, il a pour objectif de tout mettre au diapason de l’évolution technologique. Cependant, on ne l’a jamais considéré ainsi, du moins ne pas laisser passer pareille occasion de partenariat et d’investissement. Du reste, le secteur ne se porte pas bien et encore moins capable d’assurer sa pérennité. La sécurité alimentaire qu’on cherche toujours à assurer n’est, en fait, qu’une gageure, voire un vœu pieux ! Au fil du temps, on n’a pas cessé de vivre au rythme des pénuries qui s’érigent en des crises récurrentes de production et de consommation. Celles du pain, de l’eau, du blé, du lait, du sucre, des œufs, et bien d’autres produits ayant frappé de plein fouet sont tributaires des circuits de distribution mafieux. Ce qui donne lieu à un système d’approvisionnement boîteux et à deux vitesses.

Contrebande et spéculation

Contrebande et spéculation ravagent tout, faisant souffrir aujourd’hui l’économie du pays. A cela s’ajoute la panne de l’investissement et de l’exportation, deux piliers aussi importants de la croissance et du développement, générateurs d’emplois. Investissement intelligent, dites-vous ! Plus souvent, on se targue d’y parvenir, sauf que la réalité prouve le contraire. On n’a pas osé changer de mode de gestion et de production. Surendettés, nos agriculteurs, petits éleveurs et marins-pêcheurs sont saignés à blanc. Pourtant, le secteur a toujours été porteur en termes de quantité et de qualité. Et la moisson aurait dû être bonne, si on avait savamment dosé nos capacités et notre réel potentiel. Force est de constater que les lois et les codes d’investissement, jugés controversés, n’ont pas dûment aidé à produire et investir. Une politique agricole lucide et prospective pourrait réussir les préalables de l’investissement intelligent. Le Siat 2022 est aujourd’hui à sa 14e édition, sans qu’il soit, jusqu’alors, un vrai relais d’affaires. A moins qu’il révise sa copie et rectifie le tir.

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Charger plus par Kamel FERCHICHI
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