La conjoncture tunisienne, déjà usée par une succession de chocs défavorables depuis 2011, renforçant des perspectives incertaines et difficiles, auxquelles s’ajoutent la pandémie du Covid-19, le déficit pluviométrique, la guerre en Ukraine, l’instabilité géopolitique mondiale, met toujours l’économie nationale à rude épreuve.
Cette situation très délicate, gravissime même, a exacerbé les facteurs de vulnérabilité économique préexistants en Tunisie, qui résultent d’une succession de crises économique, financière… touchant principalement le budget et la balance extérieure courante qui accusent d’importants déficits depuis plusieurs années, entraînant une augmentation significative de la dette publique et réduisant la marge de manœuvre de l’action publique.
Le FMI a exhorté, à maintes reprises, les autorités tunisiennes à mettre en œuvre des réformes structurelles préconisant de même une politique économique bien calibrée afin de favoriser la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable, résiliente et inclusive.
Au moment où la situation socioéconomique ne cesse de se dégrader, le FMI et le gouvernement tunisien sont parvenus récemment, lors des Assemblées annuelles du FMI et de la BM, tenues du 17 au 20 octobre à Washington, à un accord destiné, disent-ils, à «soutenir les politiques économiques » du pays sur une période de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit propre à l’institution internationale. De ce fait, la Tunisie va recevoir 1,9 milliard de dollars pour restaurer la stabilité macroéconomique, renforcer les filets de sécurité sociale et l’équité fiscale et, surtout, accélérer les réformes en vue de parvenir à un environnement attractif pour les IDE, la croissance inclusive et la création d’emplois durables. Sachant que la Tunisie n’obtiendra pas, dans l’immédiat, cette tranche tant que le conseil d’administration du FMI n’aura pas statué sur l’accord, lors d’une séance prévue en décembre prochain. Le pays avait tablé sur un prêt de 4 milliards de dollars alors que l’accord mentionne 1,9 milliard sur 4 ans, un montant qui serait insuffisant pour couvrir les besoins du Trésor.
L’accord probable entre la Tunisie et l’institution de Bretton Woods devrait ouvrir la voie à d’autres financements multilatéraux et bilatéraux : les discussions entre le Fonds et le pays font office de due diligence de la situation macroéconomique et du programme des réformes de la Tunisie qui serviront de base pour d’autres financements.