Contrairement à certaines allégations prétextant l’inefficacité des médicaments génériques et un manque de contrôle au niveau de leur production, les professionnels du secteur de l’industrie pharmaceutique en Tunisie pointent du doigt des parties manipulées par des lobbies et des multinationales étrangères tendant à porter préjudice à ce secteur «qui se porte à merveille».
En raison du manque de liquidité, la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) passe par une période difficile qui a impacté le secteur des médicaments. La pénurie se fait déjà sentir et elle n’est pas sans risques pour certaines personnes atteintes de maladie grave, notamment au cas où les médicaments génériques feraient défaut. Toutefois, et selon certaines informations qui circulent, «les médecins ne savent plus à quel saint se vouer d’autant plus que les médicaments génériques produits en Tunisie ne font pas l’unanimité en matière d’efficacité». «C’est totalement faux», répliquent des pharmaciens d’officine qui défendent bec et ongles le secteur de l’industrie pharmaceutique dans le pays.
«Les médicaments génériques présentent plus de 70% des médicaments produits sur le marché local et sont considérés comme des produits de qualité grâce à la compétence de nos pharmaciens, de nos établissements de contrôle ainsi qu’à notre législation», avait affirmé auparavant Ali Bsila, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de Tunisie (Cnopt), à l’occasion d’un colloque.
En d’autres termes, «ce secteur est une fierté pour le pays et ceux qui sont en train de colporter des rumeurs autour des médicaments génériques le font à des fins malveillantes», rassurent encore les pharmaciens.
Un secteur réglementé
C’est un secteur réglementé et contrôlé notamment par le Laboratoire national de contrôle des médicaments (Lncm) qui est placé sous la tutelle du ministère de la Santé et dont la mission consiste à contrôler la qualité des médicaments et des produits à usage thérapeutique d’hygiène corporelle, de cosmétiques et de tout autre produits assimilé destiné à la médecine humaine ou vétérinaire.
«Il assure aussi le contrôle de la qualité de ces médicaments et produits, ainsi que la mise en application de la législation et de la réglementation y afférentes», nous fait savoir une pharmacienne installée à La Marsa.
Qui en veut alors à nos compétences ? La même source pointe du doigt des lobbies et même des médecins qui veulent porter ombrage au secteur de l’industrie pharmaceutique en Tunisie.
«Ce sont des propos mensongers et à dessein malveillant», nous confirme la pharmacienne en question.
Par ailleurs, elle soutient qu’il suffit d’inspecter certains grands laboratoires implantés dans le pays pour s’en rendre compte.
Quant à la pénurie observée, le secrétaire général adjoint du syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique, Imed Khlifi, l’explique par «une perturbation d’approvisionnement en médicaments notamment dans les hôpitaux».
Il ajoute qu’elle touche presque tous les types de médicaments, tout en assurant que le ministère de la Santé s’attelle à fournir un financement supplémentaire pour les médicaments contre les maladies chroniques.