Accueil A la une Réformes soumises au FMI : L’Ugtt se dégage de toute responsabilité

Réformes soumises au FMI : L’Ugtt se dégage de toute responsabilité

• Slaheddine Selmi, membre du bureau exécutif de l’Ugtt : «Nous n’avons signé aucun document avalisant les réformes soumises au FMI»
• Samir Saied, ministre de l’Economie et de la Planification: «Il est temps de rompre avec la démagogie et de prendre conscience que la situation est difficile»
• Les syndicalistes: «La compensation doit profiter également à la classe moyenne et aux salariés»

Entre l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et le gouvernement, le torchon brûle de nouveau, à la suite de cette période d’accalmie qui a accompagné la signature des dernières augmentations salariales dans les secteurs de la fonction et du secteur publics.

Ainsi, les déclarations officielles livrées, notamment, par le ministre de l’Economie et de la Planification sur les grandes réformes que le gouvernement aurait accepté d’effectuer en contrepartie de l’obtention de l’aval du Fonds monétaire international (FMI) pour ce qui est d’accorder à la Tunisie le fameux crédit de l’ordre de 1,9 milliard de dollars ont-elles suscité une vive réaction de la part des syndicalistes de l’Ugtt dont les membres du bureau exécutif, guidés par le secrétaire général Noureddine Taboubi, ne ratent désormais plus aucune apparition médiatique pour affirmer et crier aussi haut qu’ils le peuvent que la centrale syndicale ouvrière n’a pas accordé sont aval au plan de réformes soumis au FMI.

Aussi bien Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, Sami Tahri, porte-parole de l’organisation, Slaheddine Selmi, Samir Cheffi et Hfaiedh Hfaiedh, membres du bureau exécutif, répètent et assurent: «L’Ugtt n’a fait que soumettre à la Cheffe du gouvernement, lors des négociations salariales, sa vision sur les réformes à entreprendre dans les domaines de la levée de la compensation, de la réforme de la fiscalité, de la cession des entreprises publiques déficitaires ou plutôt de la réforme à leur appliquer ou du traitement à appliquer à la masse salariale générale que le FMI voudrait voir réduite».

Et les syndicalistes de sauter le pas pour demander publiquement au gouvernement de faire paraître ou de dévoiler à l’opinion publique le document que le secrétaire général de l’Ugtt aurait signé et dans lequel il aurait fait part de l’aval de l’organisation ouvrière des réformes soumises déjà au FMI, lesquelles réformes ont été, paraît-il, à l’origine de la décision relative à l’obtention d’ici à décembre prochain par la Tunisie des milliards de dinars attendus avec impatience.

Plus encore, Slaheddine Selmi soutient: «Avec le gouvernement, on n’a même pas discuté pour définir quelles sont les entreprises considérées comme stratégiques qu’il ne faut, en aucune manière, privatiser et celles que l’on pourrait qualifier de non stratégiques, donc pouvant être privatisées.

Et s’il existe une liste convenue entre l’Ugtt et le gouvernement, qu’elle soit publiée et que les Tunisiens en soient informés».

Oui pour la rationalisation de la compensation, mais…

Et le malentendu ou l’incompréhension caractérisant, à l’heure actuelle, les rapports Ugtt-gouvernement de se poursuivre, à travers les déclarations des membres du gouvernement et les réponses qu’elles suscitent du côté de la Place Mohamed-Ali.

Le traitement du dossier de la compensation dans le sens de faire en sorte que ces interventions profitent à ceux qui en ont réellement besoin est au fronton des échanges gouvernement-Ugtt. Slaheddine Selmi souligne: «La compensation ne parvient pas à ses vrais bénéficiaires. Nous-mêmes au sein de l’Ugtt, nous brandissons le slogan de la rationalisation de la compensation».

Il ajoute: «Toutefois, il faut savoir qui a réellement droit à la compensation.

Pour nous, non seulement les familles nécessiteuses ont droit à l’indemnisation mais aussi la classe moyenne et les salariés». Quant à Samir Saïed, ministre de l’Economie et de la Planification, il réplique: «La compensation est une hémorragie qui épuise les finances publiques, et ce sont les Tunisiens les plus riches qui en profitent».

Il estime qu’il est «temps de rompre avec la démagogie et de prendre conscience que la situation est difficile et qu’elle appelle à la solidarité de tous».

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