Cela fait des mois et des mois que les malades courent d’une pharmacie à l’autre à la recherche d’un médicament qui reste introuvable. Déjà, des mois sont passés sans que la situation évolue dans le bon sens. Au contraire, elle empire de plus en plus et les médicaments tant recherchés se font toujours rares. Les autorités semblent impuissantes, puisque le consommateur ne constate rien de concret sur le terrain.
Le phénomène de la pénurie de plusieurs centaines de médicaments du marché n’est pas nouveau. Mais personne ne parvient à s’y faire, car ce n’est pas une affaire si simple. Il y va de la santé de plusieurs dizaines de milliers de citoyens. La panoplie des médicaments qui manquent à l’appel est très diversifiée. Elle concerne des maladies courantes ou des maladies chroniques. C’est, justement, pour cette dernière catégorie qu’on est en droit de s’inquiéter. Et pour cause!
Manque de communication
Il est inadmissible de laisser un malade sans médicaments indispensables pendant ces longs mois. Le pire, c’est que personne n’est en mesure de rassurer ou de dire la vérité sur un tel calvaire dont on ne sait combien il va durer. Il y a un manque flagrant au niveau des canaux de communication de la part des acteurs de la santé publique.
Les pharmaciens sont démunis face aux clients. Ils ne possèdent aucune réponse. Quand on leur demande pourquoi tel ou tel médicament est introuvable ou quand est-ce qu’il sera de nouveau sur le marché, ils répondent qu’ils n’en savent rien. Quand on leur demande si le conseil de l’Ordre des pharmaciens les tient au courant de l’évolution des choses, on obtient la même réponse. Black-out total de la part de tous. Si on s’adresse à ce conseil, on pourra entendre des réponses du genre “Il faut demander à la Pharmacie centrale”. Et ainsi de suite.
Les médecins, pour leur part, continuent de prescrire des médicaments qui sont absents des officines depuis longtemps. S’ils ne sont pas au courant de la réalité de la situation, aux différents conseils de l’ordre (médecins et pharmaciens et autres intervenants dans le marché de l’approvisionnement) de clarifier les choses à ces praticiens. Ce qui est de nature à les aider à remplacer les médicaments manquants par des génériques ou autres articles. Chaque retard dans la prise des mesures urgentes se traduit par de graves risques pour la santé de milliers de malades, notamment ceux qui ont des maladies chroniques ou celles exigeant des traitements particuliers. On ne peut plus accepter cet immobilisme et ce flou, alors que les pénuries se multiplient et touchent de nombreux articles.
Le secteur va mal
Il faut rappeler que les responsables syndicaux au niveau des pharmacies avaient cherché, vainement, dès 2018, à attirer l’attention des autorités sur les dysfonctionnements constatés au niveau de la distribution des médicaments et de l’approvisionnement. Sans parler de la contrebande avec les pays voisins.
Aux dires des spécialistes, il y aurait près de 500 médicaments introuvables. Et la liste est loin d’être close. Toujours selon les mêmes sources, au moins 20 % des besoins en médicaments ne sont pas satisfaits.
En somme, il y a une impression que le secteur des médicaments va très mal. Sans qu’il y ait, à l’horizon, des solutions pour l’endiguer. Pourtant, il ne s’agit pas d’une affaire insignifiante. Tout ce que l’on fera ne pourra pas restaurer la situation qui prévalait, il y a au moins cinq ans.
Espérons, toutefois, que les critiques formulées de toutes parts par les professionnels seront entendues.