Accueil Sport L’équipe de Tunisie affronte demain l’Australie (11h00): Ils peuvent le faire…

L’équipe de Tunisie affronte demain l’Australie (11h00): Ils peuvent le faire…

crédit photo : © Mokhtar HMIMA
Auteurs d’une remarquable prestation lors du match d’ouverture contre le Danemark même couronnée seulement par un match nul, les Tunisiens ont montré qu’ils sont en mesure de convoiter le passage au deuxième tour.

On n’espérait pas pouvoir vivre un match d’une telle intensité et d’une telle générosité dans l’effort de la part de l’équipe de Tunisie face à une équipe danoise aux ressources physiques et mentales impressionnantes, au jeu bien ficelé, bien cousu et basé sur un collectif des plus solides. On ne croyait pas tellement au scénario que nos Aigles pourraient rivaliser et tenir la dragée haute avec ces redoutables Diables Rouges jusqu’à leur faire perdre leurs repères de jeu, leur confiance en leur potentiel et qualité et leur sérénité. La bande à Jalel Kadri l’a fait et ne nous a pas privés de ces moments de joie et de satisfaction malgré cet amer goût d’inachevé de ne  pas avoir obtenu ce succès que nous méritions et que nous n’aurions pas volé. Maintenant, après ce nul valeureux, nous avons bien le droit de rêver au passage au deuxième tour, de briguer cet objectif même si le chemin pour les huitièmes de finale qui serait une première et un événement de choc dans nos six participations à une phase finale de Coupe du monde est encore semé d’embûches. Le beau sentiment qui nous habite tous maintenant est que nous pouvons le faire.

La bonne alchimie

Le secret de réussite d’un groupe de joueurs venus de championnats différents, avec une culture et une conception du jeu qui sont variées, qui ne sont pas habitués et rodés aux mêmes systèmes de jeu, c’est de trouver la bonne composition de l’équipe, de choisir les bons profils qui se complètent et qui adhérent à la stratégie de jeu appropriée à l’objectif tracé. Et sur ce plan-là, le sélectionneur Jalel Kadri a commencé à marquer des points. Sa mission ne sera pas terminée, son désir de crier victoire ne sera légitime que lorsqu’il parviendra à aller au bout des attentes de tout un peuple qui commence à parier gros sur les capacités de son équipe. Jalel Kadri a compris qu’il faut bâtir un vrai socle d’équipe, une colonne vertébrale solide, une ossature qui rassure et donne le plus important dans la gestion d’un effectif : la confiance. Et cette belle construction dépend d’un paramètre-clé : mettre les bons éléments moteurs dans chaque secteur, un ou deux et même plus par ligne. Ce n’est pas un travail facile car il se fait dans la douleur. Il faut faire des choix en oubliant les grands noms et trancher pour les plus méritants. En défense, imposer Aymen Dahmen comme premier gardien a mis du temps. Il l’a titularisé par conviction profonde, mais aussi avec la main sur le cœur. Le portier de la sélection a bien saisi cette chance et cette confiance et a contribué par trois interventions spectaculaires dans des moments cruciaux et dans le temps fort des hommes de Kasper Hjulmand et leur retour dans le match à nous éviter de prendre un but et d’essuyer une défaite qui aurait été injuste et n’aurait pas reflété le gros volume et la qualité du jeu produit. Jalel Kadri a aussi eu raison de maintenir Yassine Meriah malgré la vague de critiques qui a précédé ce choix et de préférer Dylan Bronn à Nader Ghandri dans la charnière centrale à trois avec Montasser Talbi. Il n’a pas eu tort non plus de confirmer Mohamed Drager sur le côté droit et surtout de renouveler sa confiance en Ali Abdi sur le flanc gauche aux dépens de Ali Maâloul, élément incontournable de la sélection quel que soit le degré de sa forme du moment. Au milieu de terrain, il a abandonné la formule de trois récupérateurs pour parier sur le duo Issa Laidouni et Elyès Skhiri, auteurs d’un rôle primordial dans les deux transitions défense-attaque et attaque-défense. Ce fut un succès tactique éclatant avec un Issa Laidouni au four et au moulin, gagnant quasiment tous les duels, impressionnant et galvanisant ses partenaires et intimidant ses adversaires. Il se donnait tellement à fond dans son rôle qu’il n’avait pas « accepté » d’être changé au moment où ses coéquipiers avaient encore besoin de sa présence rassurante sur le terrain avant de se plier à la décision sage de son coach qui voulait le ménager et le garder pour les autres batailles. Le capitaine de l’équipe Youssef Msakni a eu la même réaction car, lui aussi, a beaucoup donné en vaillance, en replis défensifs de soutien et en maintien de l’équilibre du dispositif pour faire un meilleur quadrillage du terrain. En pointe, le meilleur choix à faire était d’opter pour Issam Jebali, un attaquant athlétique et fort dans les duels aériens qui avait bien pesé sur l’axe central adverse qui est la première rampe de lancement des attaques qui partent de la base arrière et a réussi à le neutraliser. Une option qui n’était pas facile aussi car le prix à payer était d’écarter pour ce match un autre pilier et incontournable élément de la formation de départ qu’est Wahbi Khazri. Après le rendement exceptionnel de Issam Jebali malgré le but tout fait raté peu avant la mi-temps, Wahbi Khazri s’est rendu à l’évidence et, en bon coéquipier soucieux de l’intérêt du groupe, il ne pouvait que féliciter son remplaçant du jour pour sa prestation. Avec cette alchimie réussie, un état d’esprit conquérant, une bonne communication avec le groupe pour le rendre plus soudé et solidaire, on peut dire enfin qu’on a une équipe capable de viser haut. Passer au deuxième tour, ces Aigles de Carthage remodelés et bien requinqués peuvent le faire. Première condition et nouvelle épreuve : franchir l’obstacle australien.

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