Pour notre interlocuteur, maintenant que le mal est fait, il faudra se démener après-demain pour sortir un grand match contre la France, histoire de sortir la tête haute, afin de se réconcilier avec un public en colère.
La déception était telle, samedi en début d’après-midi, qu’elle a viré à la colère. La colère de toute une nation qui, quatre jours durant, s’est mise à rêver que son team national allait écrire l’histoire au Mondial qatari.
Mais voilà, au coup de sifflet final de Tunisie-Australie, l’effervescence des quatre jours précédents a vite basculé en une colère noire contre des joueurs qui n’ont pas sorti le match qu’il fallait : «Nous avons sorti un très bon match contre le Danemark au point que nous avions cru en notre capacité à aller au-delà du premier tour. Malheureusement, nous avons raté notre deuxième sortie face à l’Australie. Et si nous avons perdu ce deuxième match contre les Australiens, c’est parce que nous avons très mal négocié la première mi-temps», estime l’ex-international, Mohamed Ali Mahjoubi, pour qui, ce qui a fait entre autres la différence, ce sont les choix du sélectionneur national : «Contre le Danemark, Jalel Kadri a fait des choix courageux. A titre d’exemple, il n’a pas hésité à laisser sur le banc des remplaçants Wahbi Khazri. Et si ses choix étaient judicieux pour le premier match, cela n’a pas été le cas contre l’Australie. Il aurait dû aligner dès le départ Wajdi Kechrida qui, par ses centrages et ses montées sur le couloir droit, a apporté une plus-value à l’animation offensive. Je pense qu’il aurait dû lancer également Ali Maâloul. Avec l’alignement des trois axiaux, Talbi, Meriah et Bronn, la montée des latéraux n’aurait pas posé problème sur le plan défensif».
« Dahmen n’est pas fautif»
Evoquant le but encaissé contre l’Australie, notre interlocuteur tient à répartir les responsabilités : «Sur le but encaissé contre l’Australie, Aymen Dahmen n’est pas fautif. Il ne pouvait pas grand-chose face à une reprise déviée de la tête. Par contre, Meriah aurait dû soigner son placement sur le terrain», explique notre interlocuteur pour qui : «Aïssa Laïdouni aurait dû jouer avec moins de pression et d’excitation. L’agressivité dans le jeu est une bonne chose en football. Mais il ne faut pas en faire trop. Toutefois, on s’attendait à plus de la part de Laïdouni lors de la deuxième rencontre. Quant à Youssef Msakni, il a été égal à lui-même aussi bien contre le Danemark que face à l’Australie en apportant des solutions devant».
Evoquant notre prochaine sortie contre la France après-demain, notre interlocuteur nourrit des espoirs pour que : «L’équipe de Tunisie montre un visage honorable. En principe, rien n’est impossible en football et la victoire est envisageable ; mais soyons modestes et exigeons seulement de nos joueurs de faire une prestation honorable, d’autant que Didier Deschamps devrait aligner essentiellement des remplaçants. L’essentiel est de faire bonne figure afin de sortir la tête haute. C’est la moindre des choses pour se réconcilier avec des supporters, voire toute une nation en colère».