Après chaque tournoi majeur, on a pris l’habitude au sein de la FTF de passer outre les bilans. En effet, les sélectionneurs passent, échouent ou font des résultats plus ou moins conformes aux objectifs signés, mais jamais leur travail n’est analysé sur des bases scientifiques. Il est temps que les choses changent.
Le grand Alain Giresse a été remercié après la CAN 2019 alors qu’il avait atteint le stade des demi-finales et terminé le tournoi continental à la 4e place après avoir perdu par le plus petit des scores devant le Nigeria. Sous d’autres cieux, de telles performances en Coupe d’Afrique des nations auraient amené le bureau fédéral à renouveler le bail de Giresse. Chez nous, on a décidé bonnement que, sous la houlette de Giresse, le jeu de l’équipe de Tunisie n’a pas été plaisant, ni offensivement convaincant. Avec tous les respects que nous devons aux décideurs de notre football, aucun d’eux n’a ni le profil ni la compétence nécessaire pour évaluer le travail d’Alain Giresse.
Et à vrai dire, le cas de Giresse n’est pas isolé. Nommer des sélectionneurs nationaux et les licencier après une certaine période est monnaie courante chez nous. Sur les dix dernières années, voire un peu plus, aucun bilan n’a été fait après les participations des sélections nationales à des tournois majeurs que ce soit la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique des nations.
Même refrain ?
De retour du Qatar après que notre team national a quitté la Coupe du monde dès le premier tour, le bureau fédéral s’est réuni. A l’ordre du jour, la reprise du championnat de la Ligue 1. C’était le seul point évoqué. Aucune mention en ce qui concerne la participation de l’équipe nationale au Mondial qatari. Quant à Jalel Kadri, il a laissé entendre que son avenir à la tête de la sélection nationale revient au bureau fédéral.
Et alors que Jalel Kadri préfère attendre, Roberto Martinez, le sélectionneur de la Belgique a fait ce qu’un technicien qui se respecte doit faire après une grosse contreperformance : il s’est empressé de démissionner.
La question qui s’impose : Allons-nous connaître le même refrain et n’avoir, comme c’est l’accoutumée, aucun bilan de la participation tunisienne à la Coupe du monde du Qatar ? On attendra les jours à venir pour avoir la réponse même si rien ne laisse présager que Wadie Jary changera ses habitudes et chargera des spécialistes chevronnés pour faire le bilan. On aimerait savoir, à titre d’exemple, pourquoi a-t-on laissé propager une polémique autour de la convocation d’un quatrième gardien, en l’occurrence Aymen Mathlouthi, pour le laisser sur le banc et n’utiliser au final qu’un seul portier lors des trois matches, Aymen Dahmen ?
Il y a également des joueurs qui n’ont pas été utilisés, à l’image de Bilel Ifa dont l’annonce de la non-convocation a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux avant qu’on se rétracte au niveau de la FTF et qu’on demande au joueur de rejoindre directement Doha.
Bref, le temps est au bilan et il est impératif de le faire sur des bases solides, scientifiques et professionnelles, pour que notre football puisse avancer. Le football tunisien ne peut pas se développer, ni retrouver son aura d’antan, si on continue à le gérer d’une manière aléatoire. Il est temps de remettre de l’ordre dans la maison du football tunisien.